Psychopathologie de la police

J’ai longtemps défendu les forces de l’ordre. Et puis, face à la multiplication de leurs comportements abjects, j’ai réfléchi. Je me suis outillé en concepts psychologiques. Et j’ai enfin compris pourquoi une large part des policiers et des gendarmes semblait se délecter de faire du mal aux honnêtes gens — y compris à des gens dans une détresse totale, comme les Gilets jaunes, voire au bord du suicide, comme les paysans. Le quotidien des forces de l’ordre est un trauma perpétuel. Elles passent leur existence à se faire maltraiter. Humilier par les racailles, bombarder d’injonctions contradictoires par leur hiérarchie. Face à une telle charge traumatique, certains se suicident ; les autres se dissocient : se coupent de leurs émotions pour encaisser le choc. Ce mécanisme de défense leur sauve la vie ; mais l’absence d’émotions assèche leur empathie. Et les rend, peu à peu, odieux comme leurs bourreaux. Le maltraité devient maltraitant. Contagion du Mal… Voilà pourquoi vous avez parfois l’impression que ceux qui sont censés vous protéger des racailles… se comportent comme des racailles. D’autant qu’à cette abolition de l’empathie par dissociation — réaction défensive — s’ajoute une réaction offensive : une rage de meurtrir pour se créer un sentiment de toute-puissance et ainsi éluder sa fragilité. Pour le dire en une phrase, l’homme confronté durablement à une perversité de haute intensité devient soit suicidaire, soit lui-même pervers. Et voilà pourquoi votre flic est malade.

3 commentaires sur « Psychopathologie de la police »

  1. Les « cognes » sont tout simplement cognes. Sauf exceptions qui confirment la règle,

    ils sont là pour cela; c’est leur fonction.

    Ils peuvent toujours rendre leur tablier, d’une manière ou une autre.

    Votre explication est tarabiscotée et plutôt amusante.

    Crdlmt..

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  2. Intéressante analyse. On retrouve ici les trois réactions face à un danger ou une menace (l’attaque, la fuite et le figement) mais dans leurs formes négatives et destructrices. L’attaque dans l’exercice de la violence sur autrui, la fuite dans sa déclinaison dramatique (le suicide, retournement de la violence contre soi), et le figement avec la dissociation qui fait passer en pilote automatique et vide l’être d’empathie et d’esprit critique.

    Il existe aussi des formes positives et salvatrices de l’attaque (qui seraient là refuser et critiquer les ordres iniques par exemple), et de la fuite (quitter ce métier et partir travailler ailleurs, autrement), mais peu choisissent ces voies. À l’image de ce qu’on constate dans la population générale…

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