Un commentaire sur « Halte aux pleurnicheries »

  1. J’aime le peuple qui m’a vu naître quand lui ne veut pas l’entendre de cette oreille me semble-t-il parfois. J’aurais voulu qu’il me dise simplement « on va te remplacer, désolé, toi et les autres enfants n’êtes pas assez bien pour notre projet ». Peut-être qu’un discours clair aurait été une lueur d’espoir pour toute une génération qui sachant là où on compte la mener aurait pu mieux se défendre.
    Mais non, mes aïeux ne pouvant eux-mêmes vivre d’une transmission qu’ils n’ont pas reçue, ne peuvent la restituer. Cette transmission, c’est tout ce qui fait leur identité. Une fois vidés, il regardent des intérêts souvent bas même s’il s’agit de leur propre civilisation et nous invitent involontairement à les suivre en nous laissant répondre à notre tour à un désert identitaire toujours plus grand. Parfois, quand ils osent lever la tête, la vérité leur est insupportable, alors ils la baissent de nouveau et me disent à leur manière qu’ils n’y peuvent rien. Le tableau que je dresse est bien sûr réducteur, car comme vous le savez : Pas tous et pas tout le monde…
    Triste et parfois rempli de rancœurs, je me souviens que Dieu sur la Croix demanda le pardon des pécheurs à son Père car « ils ne savent pas ce qu’ils font ». J’ai bien du mal à prendre cette hauteur, mais je m’en inspire…

    Et le temps passe… Que puis-je dire à mon tour à des enfants ou jeunes adultes de mon peuple, laissés peu ou prou sans famille, sans foi, sans morale, sans frontière, sans histoire ou ce qu’on veut bien leur en dire ? Certains se méprisent jusqu’à leur identité sexuelle, mutilant leurs corps, se stérilisant ou tuant leurs enfants avant naissance sur l’Autel du progrès. Faut-il que je recommence, que je leur dise que je n’y peux rien ? Que c’est de la faute des indéfinissables autres ou simplement de la leur ? Que ce ne serait qu’une petite affaire de bonne volonté pour ne pas en arriver là ? On ne pèche pas à la place d’un autre, certes, mais les pécheurs d’un temps ont légués leurs mauvaises affaires qui séduisent leurs successeurs.

    Ainsi, les survivants sont pour beaucoup des pages presque vierges dont on peut réécrire l’histoire et l’identité. Mais la vérité étant tenace, par petites touches ici et là, les palimpsestes résistent encore pour nous dire que c’est l’œuvre d’un faussaire qui est en court. Allez savoir qui il est… De toute façon ce n’est pas lui qui nous sauvera puisque la Vérité règne ne peut par essence être le mensonge.

    Rétrospectivement, je dirais que la Révolution a fait son œuvre. Nos véritables castes ont disparues ou il n’en reste que les oripeaux, ainsi le peuple est orphelin. Les biens matériels ne sont que le maquillage de prospérité d’un pays laissé sans structure si ce n’est celle de son éclatement, sa mondialisation. Quand prospérité il y a… Pour que faire se peut, nous sommes presque tous devenus les esclaves de petits intérêts personnels individuels. Ils sont si petits qu’ils risquent d’être balayés par les temps et la mauvaise nouvelle est que notre peuple risque d’être balayé en concomitance.

    Je parviens sur certaines grandes lignes à comprendre la situation mais je n’ai pas de solution. Je m’évertuerai quand même à ne pas prendre à contre-pied l’innocence de ceux qui voient le jour et attendent de leurs aïeux. Je ne veux plus être un faussaire. C’est en fait la moindre des choses… J’ai participé a une décadence qui me dépasse car il est difficile de seulement en cerner les contours quand on naît dedans. Je vous propose d’accueillir l’avenir :

    Pardonnez-moi !

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