Aidez-moi

Paris, le 13 avril 2023

« Outre ses analyses, les écrits de Nicolas sont des traces pour la postérité. Ma génération de soixantenaire est perdue et notre peuple français probablement aussi. Il importe dorénavant de laisser une trace pour les historiens des générations futures qui étudieront ce désastre. »

« Excellent blog, d’une qualité d’écriture incroyable. »

« Amertume et enchantement, voilà ce qui persiste après avoir lu les dernières lignes, les yeux brouillés par les larmes. »

« C’est drôle, informé, merveilleusement écrit. Son travail est d’abord littéraire mais le grand style est le miel qui fait passer un contenu très riche et, je le crois, très vrai. »

« Belle plume et brillant esprit ! ça change de la médiocrité de notre soi-disant élite intellectuelle. »

« Ravie de voir que vous reprenez la plume ! Ce serait vraiment dommage, avec un tel style et une telle capacité d’analyse, que vous renonciez à écrire ! Je comprends que vous ayez des moments de découragement et que votre rôle de lanceur d’alerte vous semble inutile, puisque rien ne bouge ! Je comprends votre désir de tout laisser tomber (à quoi bon, dites-vous ?), mais votre contribution est importante : vous êtes de ceux -rarissimes- qui réfléchissent, recourent à leur esprit critique et osent aller à contre-courant de la pensée unique, et ceci avec un immense talent littéraire… »

« Bonjour monsieur, j’ai découvert votre blog il y a 4 ou 5 j, oui ça fait du bien de vous lire !! Vous avez l’intelligence du Cœur et le vocabulaire pour l’exprimer, votre style est percutant ! J’ai transféré plusieurs de vos articles, bien évidemment ils ont été appréciés. Continuez !! Nous avons besoin d’intellectuels courageux comme vous qui savent mettre les vrais mots sur la réalité. »

« Cher Nicolas, n’y voyez pas de malice mais je ne peux pas croire que vous soyez « trentenaire ». Vous avez trop de culture, trop de lettres, trop de nostalgie, d’acuité dans vos analyses, trop de hauteur de vue pour avoir réellement l’âge que vous affichez. Ou vous êtes un véritable génie ! »

« Chère Charlotte,

Depuis près de quinze ans, j’écris dans le désert. J’observe, je lis, je réfléchis, puis je fignole des textes que je publie ensuite sur un blog anonyme. Ma « promotion » consiste à glisser des liens sur des sites de l’immonde fachosphère — et, plus récemment, sur Twitter. J’ai également auto-édité quelques ouvrages, qui se sont vendus à un exemplaire et demi.

Tout cela sonne piteux. Pourtant, les rares lecteurs qui rencontrent mes textes sont unanimes à encenser leur qualité littéraire, leur hauteur de vue et leur effet… revigorant, ainsi qu’en témoignent les quelques commentaires ci-dessus. Vous me direz que ces lecteurs sont rares, donc peu représentatifs ; je vous objecterai l’authenticité de leur jugement, exempt de tout biais de notoriété. Et je ferai valoir l’intensité de leur enthousiasme, ainsi que le caractère proprement bouleversant de leurs remerciements — envers quelqu’un qu’ils ne connaissent pas, et à qui ils ne doivent rien… Je suis persuadé que beaucoup de Français sont comme ces rares lecteurs ; qu’un grand nombre d’entre eux sont en attente de vérité, et de beauté ; et que mes écrits pourraient contribuer à étancher cette soif, si seulement il leur était donné un plus grand écho.

Tout cela sonne prétentieux. Mais la fausse modestie est un désir d’être loué deux fois ; et ce qui peut, j’en ai bien conscience, être pris pour de l’orgueil, n’est qu’une tentative éperdue — donc maladroite — de piquer votre curiosité pour vous engager à me lire, malgré votre emploi du temps chargé. Je vous prie de me croire : la démarche que j’entreprends aujourd’hui auprès de vous n’est pas d’ordre narcissique, mais existentiel. Chaque nouveau jour que Dieu m’accorde, la question du sens de ma vie se pose avec une acuité de plus en plus terrible. Ma vaine et incolore existence de cadre supérieur tourne au supplice ; je ne comprends plus le sens de ces heures désertes, à diluer ma vie dans des futilités alors que j’ai une passion folle pour l’écriture, et que de plus en plus de gens me reconnaissent un solide talent. Veux-je continuer à croupir dans ce confort qui n’est qu’une douce mort, ou enfin essayer de me réaliser dans ce qui me fait vibrer : les idées et l’écriture ? Voilà la question qui, le temps passant, m’obsède de plus en plus, et à laquelle vous avez deviné ma réponse. À quarante ans, je suis à la croisée des chemins ; ce feu que, pour préserver mon « bien-être » et mon « prestige » social, j’ai souvent cherché à étouffer, et qui toujours est reparti de plus belle, je sais maintenant qu’il ne s’éteindra pas. Il est désormais clair que je dois tout tenter pour que mon temps et mes ressources intellectuelles ne se dissipent plus dans une activité professionnelle impersonnelle, mais soient intégralement consacrés à la seule chose dans laquelle je me sens à ma place : écrire. Et il n’en va pas seulement de mon accomplissement : au risque d’aggraver le soupçon de fatuité qui pèse sur moi, j’ai la conviction d’avoir quelque chose de singulier à dire, et de le dire dans une forme singulière. Une forme que j’aurai l’immodestie de qualifier de « style » — le style étant sans doute ce qui manque le plus à ce siècle morose (après, bien sûr, l’exigence de vérité). L’Occident a besoin d’une parole libre, quitte à être insolente ; peut-être, même, a-t-il besoin d’une parole insolente, pour le sortir de sa torpeur suicidaire… 

Dieu nous commande de faire fructifier les talents reçus, et de chercher la vérité ; si, après m’avoir lu, vous estimez que j’ai du talent, et que je cherche ardemment la vérité, je vous serai infiniment reconnaissant de m’aider à donner à mes textes l’écho qu’ils vous semblent mériter. En me présentant à un éditeur, par exemple. Ou à un journal qui accepterait ma prose impétueuse… Ou par tout autre moyen que votre imagination vous inspirera. Mais je vous en prie, prenez quelques minutes pour me lire ; il en va du sens de l’existence d’un homme qui ne se sent vivre qu’en écrivant. Je prie intensément pour que cet appel à l’aide ne se perde pas dans le vide. »

Lettre communiquée lors d’une soirée Valeurs actuelles à quatre personnalités de Valeurs actuelles et de CNews, accompagnée de mes ouvrages, et restée sans réponse. Je suis prêt à renoncer à ma carrière, à ma situation, et à consacrer chaque heure de ma vie à écrire, si mes lecteurs m’en donnent les moyens. Sinon, tant pis, je passerai à côté de ma vie. Et des dizaines de textes ne verront jamais le jour. 

14 commentaires sur « Aidez-moi »

  1. Votre chronique, espèce d’appel à l’aide, réclame des commentaires, je vais donc en faire plusieurs.

    1) Il existe une réponse dure que vous devez connaître (n’ayant pas un caractère fort, il me coûte de vous la donner) https://fr.wikisource.org/wiki/Assommons_les_pauvres_!

    2) Des romantiques ardents, au cœur pur, au talent inconnu ont traversé des vies brisées:
    https://www.coupefileart.com/post/mis%C3%A8re-et-d%C3%A9sespoir-de-l-artiste-au-xixe-si%C3%A8cle-un-fait-social-devenu-mythe-artistique

    3) Un apaisement possible est de parler des artistes ou des savants laissés pour compte en début de carrière, voire toute leur vie, et dont la reconnaissance a tardé, et même a été posthume. Copernic, Pasteur, Einstein, Vincent Van Gogh, Paul Cézanne, Edward Hopper, …Edgar Allan Poe
    https://www.lecthot.com/vie-miserable-mort-glorieuse-ces-ecrivains-qui-nont-pas-connu-le-succes-de-leur-vivant

    4) Vous avez déjà une œuvre, (il suffit de voir l’étendue de vos chroniques) ce qui doit importer est de la poursuivre, de l’enrichir.
    Vermeer, La Tour, et d’autres artistes ont été redécouverts bien longtemps après leur décès.

    On attend de vous le ROMAN, à la manière d’un Balzac du XXI ème siècle, qui dénonce, persuade, éclaire et captive ses lecteurs sur des thèmes choisis et « singuliers » qui parcourent vos chroniques.

    Votre talent le fera, votre foi vous y aidera.

    Au travail !

    signé: un lecteur séduit par votre style et qui s’est déjà procuré plusieurs de vos livres, à plusieurs exemplaires chacun, pour les distribuer.

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    1. Merci infiniment pour cette longue et belle réponse ; cela dit je n’ignorais pas que vous étiez un de mes plus fidèles et adorables lecteurs 🙂 Hélas, je ne me sens pas du tout le tempérament ni les facultés d’un romancier ; j’ai bien essayé, mais je crois que ce serait une perte de temps de m’obstiner. Je continuerai donc à faire ce que je sais faire : de la poésie et des essais. Merci encore pour votre beau message.
      Nicolas

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      1. Penser à un conte poétique, peut être, où tout est permis par le genre, où vous seriez éloigné des réalités « vulgaires » et libre de dire vos vérités.
        Ou alors un dialogue vivant entre deux mêmes personnages au cours des siècles.
        Penser à Molière qui dit tant sur son époque, et même à Voltaire ( ce n’est pas une provocation 🙂 )
        Les confessions d’un enfant du siècle, 1984…
        Tous ont cherché à atteindre le plus grand nombre de lecteurs.
        Vous avez de belles envolées, lyriques, du rythme, des trouvailles de style, la sensibilité, et tutti quanti.

        Mais il faut un support, une histoire, une trame .
        Il y a des « andante » nécessaires dans une composition, ainsi que des « forte », et aussi des récitatifs.

        Mais, avant tout, un artiste doit créer ce dont il a envie.

        Donc oublier tout cela.

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      2. Je travaille actuellement sur un essai, qui devrait être prêt cet automne. Et mon grand, mon immense projet, c’est de dire sur Mozart ce qui n’a jamais été dit… Dieu veuille que je trouve le temps et la force d’aller au bout de cet hommage à l’homme le plus éblouissant et le plus réconfortant qui ait jamais foulé cette planète. Merci encore.

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  2. Mon petit commentaire semble avoir été perdu dans les méandres de WordPress…
    Je voulais vous dire de peut-être proposer un abonnement pour le blog et/ou de vous rapprocher des editions Magnus de Laurent Obertone pour que vos essais soient réédités et diffusés. Aller vers les esprits libres…
    Ne renoncez pas à ce qui vous anime.
    Avec tout mon soutien.

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    1. Merci infiniment pour vos conseils… et pour votre don. Si vous avez précédemment envoyé un autre commentaire, je n’en ai pas trace ; réessayez (s’il vous plaît:)). Merci encore, très ému par votre geste et vos mots…
      Nicolas

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  3. Cher Nicolas,
    J’ai fouillé dans mes listes, mes références bibliographiques, mes fichiers et voici quelques pistes éditoriales peut-être utiles :

    – Pierre-Guillaume de Roux
    – La Nouvelle Librairie
    – Trédaniel
    – Culture & Racines
    – Librairie française : cf. coups d’cœur du libraire avec Frère Thierry sur la chaîne « Retour au Réel »
    – Perspectives Libres : Cercle Aristote
    – Auda Isarn : polars
    – Synthèse nationale : Roland Hélie
    – Dualpha : Philippe Randa
    – Xenia : Slobodan Despot
    – Picollec
    – François Bourin
    – David Reinharc
    – Æthalidès
    – Mouvance catholique :
    Artège
    Pierre Téqui
    Presses de la Délivrance : Guillaume de Thieulloy (Salon beige)
    Via Romana
    – Revues :
    Éléments : Xavier Eman & Bruno Lafourcade (tous deux anciens blogueurs comme vous)
    Livr’arbitres : Xavier Eman
    L’Irrégulière : Bruno Lafourcade (Jean Dézert éditeur)

    Ce que vous décrivez me touche car la notion de destin gâché me fend le cœur.
    Étant moi-même cinquième dan en ratage de vie, je ne supporte pas de le constater chez les autres surtout quand ils sont talentueux.
    N’abandonnez jamais car votre chemin est le bon.
    Bien à vous.

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  4. Je vous lis depuis quelques années et j’offre les 3 religions le plus souvent possible et tous succombent …vous etes aussi notre force,merci pour tout!
    (Dans 1 autre style Greogy Roose edite aussi et Jonathan Sturel re edite)

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  5. Cher Nicolas, dans ce monde occidental malade, en pourriture avancée, en décomposition, métastasé, sclérosé… nous avons besoin de héros, de phares, de bougies.

    Vous êtes un de nos héros, un de nos phares, une de nos bougies.

    Merci d’avance de continuer à fournir l’énergie nécessaire pour conserver cette chaleur, qui nous enveloppe, qui nous réchauffe, qui nous console (en dévoilant la vérité crue et cruelle, drôle de façon de faire ;-)), et qui nous poussent, nous aussi, à continuer… LE COMBAT.

    Nous ne sommes peut être que 5% ou 10% de complotistes/résistants.

    C’est peu, nous ne sommes pas organisés, tant pis, mais nous avons un combat devant nous de très longue durée.

    Alors, ne baissons pas les bras. Vous le premier ! 😉

    Merci. Chaleureusement. Un lecteur récent (quelques mois) mais assidu.

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  6. « …je passerai à côté de ma vie… »

    Permettez moi de vous taquiner « jeune homme ». A 40 ans, vous avez récemment achevé (avec brio semble-t’il) vos figures imposées et avez – comme il se doit lorsque l’on a une pensée et un égo – un peu le trac avant d’attaquer le programme libre. Croyez-en d’expérience un vieux complotiste : le meilleur est à venir…

    Sincèrement. Nicolas

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