Nul ne ment autant qu’un homme indigné.
Nietzsche

Depuis cinquante ans, les Français votent halal. Et puis ils réalisent avec stupeur que la France est halal. Oh ben dis donc, comme c’est bizarre ! En voilà une surprise ! Quel étonnement qu’est donc le mien ! Mais qui qu’est qu’a fait ça ? Tous ces gros tas voilés ? Ces barbus en qamis ? Les mosquées-cathédrales ? Les horaires séparés dans les piscines ? La ptite tête à Paty qu’a pâti pi partie ? Et pi itsi bitsi petit burkini ? Hein, qui ? Qui donc qu’est qu’a fait ça ?!… Mélenchon, saloperie ! Viens ici t’expliquer ! Pour tes infâmes méfaits ! Et ton pote Éric Piolle ! Et puis Sandrine Rousseau ! Et Clémentine Autain ! Et puis Macron et Pap Ndiaye ! Bande de traîtres ! Bande d’ignoblissimesques piétineurs de nos sublimissimes et sacrissimes Valeurs Républicaines ! Fumiers ! Ordures ! Wokiiistes ! Islamo-gauchiiiistes !

Ben voyons…

Le recours aux hurlements est un aveu d’échec. D’impuissance argumentative. D’incapacité à articuler un raisonnement pour défendre ses « idées ». Qui explose en glapissements montre qu’il est vaincu. Qu’il n’a plus rien à dire. Et qu’il ne lui reste donc qu’à esquiver la discussion par l’intimidation, l’indignation, et les incantations — bref, par l’obstruction. « Stratégie » très classique chez les pauvres en esprit, dont le maître incontesté est bien évidemment le hurleur potelé dénommé Cohn-Bendit (suivi de près par l’éternel furibond appelé Mélenchon). « Stratégie » misérable, donc quasi-hégémonique en ce glorieux XXIème siècle de Lumières et de Raison. Surtout chez les Français, le peuple le plus infantile qui ait jamais foulé cette planète en perdition. Et donc le plus rétif à admettre ses torts.

Mais les Français puérils pourront toujours rugir, vitupérer, rouler des yeux atroces et pousser leurs sempiternels cris de diversion pour rendre inaudible l’énonciation de la vérité ; cela ne changera rien à cette vérité. Car cette vérité est une, et implacable, et cruelle : ce sont les Français, et eux seuls, qui ont halalisé la France. Ce sont les Français, et eux seuls, qui ont assassiné la France. Il y a cinquante ans, il y avait en France un musulman et demi. Aujourd’hui, il y en a des millions. À cause de qui ? De Mélenchon ? De Clémentine Autain ? D’Éric Piolle ? De Quattenens le suricate ? C’est ces quatre piteux qui ont bourré les urnes de bulletins halal ? Ou peut-être alors bien qu’ils se planquaient dans l’isoloir, avec un flingue sur la tempe de l’électeur pour qu’il mette, remette et reremette à chaque échéance électorale, pendant cinquante ans, une pièce dans la machine à islamiser la France ? Ou peut-être alors bien que le bulletin de vote du suricate Quattenens compte triple ? Et puis quintuple, tant qu’on y est ? Non mais vous en avez d’autres des foutaises comme ça ? La vérité est que les Verts, le roux, les Insoumis et les wokistes n’ont aucune responsabilité dans l’islamisation de la France ; qu’ils ne viennent que cueillir, et très légitimement, les fruits de cinquante ans de vote halal. De cinquante ans de vote français. Pas de vote Mélenchon, non. Ni de vote écolo. Ni de vote d’extrême-gauche. Non. De vote français : de vote halal. Depuis cinquante ans, à chaque fois qu’on leur a dit stop ou encore, les Français ont dit encore. Encore du halal ! Wallah ! Accélérons ! 150 000, puis 200 000, puis 300 000 par an ! Les Français ont vu leur fille violée (cette mécréante sans pudeur), leur fils tabassé (ce sale kouffar mangeur de porc) ; et ils ont dit encore. Ils ont vu qu’il y avait dans leur pays 230 viols par jour, et 130 agressions au couteau par jour ; et ils ont dit encore. Ils ont vu le Bataclan, ils ont vu Mohammed Merah, le père Hamel, le colonel Beltrame, le Paty scié et la compote niçoise ; et ils ont dit encore. Ils ont vu apparaître les contrôles aux frontières des centres commerciaux ; ils ont vu des escouades de militaires patrouiller à l’arme longue dans leurs rues, leurs gares et leurs aéroports ; et ils ont dit encore. Et puis ils ont appris que la France était le premier fournisseur de combattants de l’État islamique ; et ils ont encore dit encore. Personne, dans le secret de l’isoloir, ne les forçait à dire encore ; et ils ont dit encore. Cette histoire commence bien. Nous voulons la poursuivre.

Les Français beuglent, éructent, s’étranglent de rage en voyant Mélenchon « draguer les musulmans », comme ils disent, ces crétins stratosphériques. Il les drague, en effet. Mais premièrement, ce n’est pas lui qui les a fait venir par millions — donc sans aucun espoir d’assimilation. Deuxièmement, ces musulmans non-assimilés ne sont pas des animaux. Ils ne sont même pas des sous-citoyens. Ils ont donc le droit d’être représentés. Ils ont le droit qu’un homme politique se fasse l’écho de leurs aspirations, et travaille à faire aboutir leurs revendications. Mélenchon satisfait ces exigences tout à fait légitimes. Les Français ont créé la demande ; Mélenchon ne fait qu’apporter l’offre.

Si les Français ne voulaient pas de Mélenronchon, ni de Corbière la Colère, ni de Garridodue, ni de la Playmobil Clémentine ni du suricate roux, il leur suffisait de ne pas voter halal. Mais les Français ont voté halal : ils auront donc la France halal. Et une fois les jappements de ces roquets retombés, une fois leur confusion mentale dissipée, l’Histoire retiendra une seule vérité : Mélenchon n’est que l’arme du crime ; les criminels sont les Français.

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