
Si tout le monde se tait, les pierres elles-mêmes crieront.
Luc 19,40
Supposons que le catholicisme soit une escroquerie. Un baratin obscurantiste. Un ramassis de fables idiotes. Eh bien j’affirme que même dans ces conditions, rien ne serait plus sensé que de souscrire à ces fables idiotes, à cet obscurantisme, à cette escroquerie. Parce qu’une escroquerie qui aboutit non pas à avilir l’homme, mais à l’élever ; un ramassis de fables idiotes qui embellit la Terre de cathédrales gothiques, d’églises baroques et d’innombrables chefs-d’œuvre de la peinture, de la sculpture, de la musique et de l’architecture ; un baratin obscurantiste qui propulse l’humanité vers les plus hautes cimes de l’intelligence, qui crée une atmosphère propice au développement de génies comme Rubens, Raphaël, Mozart, Le Corrège, Pergolèse, Le Pérugin, Le Bernin, Le Tintoret, Giambologna, Borromini, von Erlach et quelques milliers d’autres embellisseurs du monde (quand notre brillante « civilisation » progressiste est infoutue de produire un seul artiste qui vaudrait la crotte d’un de ces géants) ; un tel baratin obscurantiste, une telle escroquerie, un tel ramassis de fables idiotes, je ne sais pas vous, mais moi, j’en redemande. Oui, je réclame ardemment d’être dupe de ces mensonges qui suscitent un tel souffle de vérité, de ces fadaises qui rendent l’homme si profond, de cette imposture qui mène l’humanité vers un si haut degré d’accomplissement. Sans hésitation ni regret, je garde la bêtise du catholicisme, et vous laisse l’intelligence du progressisme. Je garde Saint Louis, et vous laisse Macron. Je garde Rome, Florence, Vienne, Venise et Prague, et vous laisse La Courneuve. Je garde Mozart, et vous laisse Youssoupha. Je garde Molière, et vous laisse Yann Moix. Je garde Saint Augustin, et vous laisse BHL. Je garde Borromini, et vous laisse Jean Nouvel. Je garde Jeanne d’Arc, et vous laisse Sibeth N’Diaye. Je garde les églises, et vous laisse les éoliennes. Je garde mes foutaises superstitieuses de demi-trisomique crédule et trépané, et vous laisse à votre culte de Sainte Greta, à votre dévotion à Saint Vaccin, et à votre si rationnelle terreur devant le virus le moins mortel de l’Histoire. Oui, je garde mon piteux obscurantisme, et vous laisse vos brillantes Lumières. Vos étincelantes, vos flamboyantes, vos éblouissantes Lumières qui ont rendu l’homme si grand, si admirable, si enivrant d’intelligence et de beauté, quand mon obscurantisme n’a produit que laideur, tristesse et médiocrité. Je me demande seulement, quand je compare les bilans du progressisme et du catholicisme, où est l’obscurantisme. Où est le baratin. Où est l’escroquerie. Enfin non, justement, je ne me le demande pas.
Ce texte fait partie de l’ouvrage :
Soutenez Nicolas L sur Tipeee
Il me semble l'avoir déjà dit ici mais le problème de la Chrétienté en général c'est Désenchantement du Monde au sens de Max Weber et Marcel Gauchet.C'est la désacralisation du quotidien qui permet les délires du matérialisme pur et dur et aussi la disparition du spirituel non religieux, sorcellerie et chamanisme.
J’aimeJ’aime
Bravo Nico,C'est ce genre de texte qui me pousse à vous lire depuis plusieurs années.J'avais moi-même écrit qu'il valait mieux vivre dans un pays catholique (de jure ou de facto) quitte à contredire le credo ou à s'en éloigner (agnosticisme) car ce bain culturel tire les hommes vers le haut, jusques et y compris ceux qui le détestent.Pour s'en convaincre il suffit de lire les livres, écouter les chansons, regarder les films des (pas si) Anciens… quand le bouffeur de curé est de la trempe d'un Brassens, c'est que le terreau est fertile et sain.Bravo pour l'énergie et la sain(t)e colère.
J’aimeJ’aime
Ce commentaire a été supprimé par l’auteur.
J’aimeJ’aime
Je garde Les Minuscules son inspiration et talent inimitable et vous laisse volontiers mediapart,le blog de Mélenchon etc…Merci pour ces bouffées d'air frais
J’aimeJ’aime
Oooh merci ! Merci merci merci!
J’aimeJ’aime
Je viens de terminer votre livre, trois religions, . C’est excellent. J’ai pris beaucoup de plaisir à vous lire. D’une traite. J’ai appris des choses. J’ai beaucoup ri. J’ai souscrit à vos diagnostics. Merci.
J’aimeJ’aime
C'est moi qui vous remercie. Chaleureusement.
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis l’anonyme du précédent commentaire.J’ai oublié quelque chose : j’ai goûté votre langue, le rythme, le tempo, l’alternance des respirations humoristiques , des purs morceaux de plaisir polémique et des moments démonstratifs efficaces et dépourvus de pesanteur. Un vrai bonheur. Du travail bien fait. J’ai donc commandé les DH et l’égalitarisme. Je vous laisserai un petit commentaire.Sinon deux critiques : il serait souhaitable que toutes les références soient sourcées . Par ex p53 la citation du député socialiste et celle de Paul Bert… si je les cite je dois être irréprochable… vous connaissez nos ennemis…Et ensuite un détail p45 . 3000 établissements pour 30000 élèves… ça fait 10 élèves par établissement… ces chiffres m’ont paru étranges… or la rigueur des faits est un très puissant instrument de conviction rhétorique…Bien à vousLongwy
J’aimeJ’aime
Merci.Comme vous l'avez sans aucun doute noté, je n'ai pas fait un morne travail d'universitaire (pléonasme), mais un essai ; le rythme est l'une de mes préoccupations majeures (vous ne pouvez d'ailleurs pas me faire de meilleur compliment qu'en me disant que vous l'avez lu d'une traite). Assortir cet objet, qui se veut avant tout littéraire, de notes de bas de pages, me semblerait contre nature.Concernant les 10 élèves par établissement, je n'avais en effet pas formé le ratio, qui me surprend autant que vous. Après vérification, mes sources sont pourtant formelles ; il s'agissait donc manifestement de petits établissements. Je tiens encore à vous remercier pour vos messages, qui sont plus précieux que vous ne l'imaginez et me redonnent de l'enthousiasme pour poursuivre mes travaux actuels.Bien à vous.
J’aimeJ’aime
Et malgré l'avalanche de ces évidences, 'Il n'y a pas de culture française' a proféré Macrouille la fripouille (avec ou sans R,…non, pas dans « fripouille »!) – car, désormais que l'unité cultuelle du pays est à terre, faudrait il donc aussi en detruire l'unité culturelle? …pour quelles fins avouées? …pour quels buts inavouables?Ce n'est pas qu'il nexiste pas de pire aveugle que celui qui ne veut voir, ou qu'il ait si peu de lettre et d'esprit qu'il ne lui en reste que trois qui forment le mot « SOT »; il est bien au contraire ici question de tourner résolument le dos à l'Histoire, aux Fondations, aux Racines de la nation pour jeter aux yeux de la poudre de perlimpimpin (voire, idéalement la vendre!) et emmener à sa suite, triste joueur de flûte de Hamelin, une société infantilisée sur des chemins bien hasardeux du prétendu progrès… on sait tous comment la fable finit…Il n'a pas même relevé le défi lancé au cri « Montjoie! » lorsque s'abattit sur sa face une tarte (qui tenait plus de la giflette d'esthéticienne que de la mandale de maréchal-ferrand – mais on a les adversaires qu'on mérite)Triste époque!
J’aimeJ’aime
Bonjour, ce texte est très intéressant, mais j'aurais une question: vous avez la foi catholique ou ce n'est qu'un cri du coeur identitaire?
J’aimeJ’aime
Vous êtes ici sur un blog miteux, pas sur Paris Match : ma foi ne vous regarde pas. Et puis, celui qui se prétend sûr de sa foi, vous pouvez être sûr qu'il n'a pas la foi. La foi, la vrai foi, se mesure aux épreuves… Mère Teresa elle-même doutait de sa foi. Bref, votre question est idiote.
J’aimeJ’aime
Bonjour,Ce texte vaut de l'or. Je l'ai lu plusieurs fois et chaque fois je « savourais » chacune des phrases. Les arguments vont me servir lors de prochaines discussions sur ce sujet. Merci !
J’aimeJ’aime
Merci à vous pour votre message ; si ce que j'écris peut au moins toucher sincèrement trois ou quatre personnes, mon travail n'aura pas été tout à fait vain.
J’aimeJ’aime
Bonsoir. Très beau blog. Très beaux textes. A lire et à relire.
J’aimeJ’aime
Merci. Vraiment.
J’aimeJ’aime
Merci pour vos textes.
J’arrive de « l’Echelle de Jacob » et j’ai particulièrement apprécié votre production sur le conformisme j’ai donc voulu connaître davantage celui qui l’a écrit.
Le catholicisme ne serait-il pas, cependant, un « conformisme » ayant produit des choses étonnantes pour la civilisation. avec pour moyen fort en toile de fond authentique la chrétienté récupérée par le catholicisme?
J’aimeJ’aime
Quel talent !
La solution au pari pascalien que vous évoquez est irrévocable (On juge un arbre à ses fruits) : il n’y pas de pari, que la vérité, la voie, la vie.
Chapeau bas !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci:)
J’aimeJ’aime
Voltaire, la plus grande des Lumières vivait à quelques dizaines de mètres de mon studio à Ferney-Voltaire. Selon l’historienne Marion SIGAUT dans « Une imposture au service des puissants », ce grand homme était un exemplaire exceptionnel de la parfaite ordure. Entre mille autres exploits, c’est lui qui a personnellement organisé en sous-main le supplice du très jeune Chevalier de La Barre, pour pouvoir, dans ses écrits très lus (il était à lui seul l’équivalent du journal Libération d’aujourd’hui) accuser l’Eglise Catholique de l’époque d’avoir martyrisé le pauvre garçon, alors que l’évêque local avait tout fait pour empêcher sa condamnation et que ce sont les magistrats parisiens qui au contraire, seuls le poursuivaient, en prétendant prendre en main le sacrilège commis par le Chevalier d’avoir uriné publiquement sur un crucifix qui faisait partie du parapet d’un pont.
Cela rappelle les vermines en hermine actuelles qui font semblant de voir des pédophiles avérés chez quiconque prête de l’attention aux enfants, y compris (et surtout) les curés, en s’érigeant en remparts de la moralité qui n’est pas défendue par l’Eglise, bien au contraire, selon eux.
Voltaire savait aussi que l’affaire Callas avait très justement condamné un meurtrier authentique, mais que pour nuire à l’Eglise, il était important de faire croire que la religion protestante du condamné était la seule cause de sa condamnation.
Voltaire a hurlé pendant des heures avant de mourir parce qu’il était terrorisé à l’idée de passer devant le vrai Juge Suprême qui n’allait pas ignorer ses forfaits. Il les savait si énormes qu’il ne lui venait pas à l’esprit de pouvoir en demander pardon sans tuer son oeuvre et sa réputation. Il y a une chapelle dans la cour de son château à Ferney, château qu’il a acquis dans des circonstances troubles et qu’il chauffait avec du bois dont il s’arrogeait le droit de voler le prix à payer à son fournisseur.
J’aimeAimé par 1 personne
Quelle magnifique chronique qui exprime si bien mon ressenti sur la question! Même si je ne souscris naturellement pas à l’ensemble de vos réflexions, elles sont le plus souvent brillamment formulées, et plaisamment aussi, même si l’objet de celles-ci ne prêtent généralement guère à rire… cela mérite bien un modeste soutien.
J’aimeJ’aime
Modeste ou non (je ne le trouve pas si modeste, d’ailleurs), votre soutien m’émeut énormément. Merci infiniment. Nicolas
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour, je suis brésilien et j’attends l’arrivée de vos livres. Vos textes sont super et je les montre à beaucoup. Merci!
J’aimeAimé par 1 personne
Obrigadoooooo ! Eu amo o seu pais, ja fui cinco vezes e pensei em mudar-me pra la. Ainda penso nisso, na verdade… Em todo o caso, fico tão feliz em saber que meus livros vão encontrar esse pais maravilhoso. De novo, obrigado !
Nicolas
J’aimeJ’aime
Félicitations Nicolas, votre magnifique texte a été repris par Alexandra Henrion-Caude (vu sur un post de son canal Telegram) :).
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, elle m’a félicité sur X, où ce texte vieux de 3 ans a subitement un succès fou (177 000 vues en 2 jours). Mystère… je suis sur un nuage… J’espère qu’avec ça je vais retrouver l’énergie d’écrire vraiment.
J’aimeAimé par 1 personne
Lueur deviendra vive.
J’aimeAimé par 1 personne
Votre texte est intéressant, soulève une question très pertinente, et la réponse que vous apportez fait tout à fait sens. Néanmoins, je reste circonspect sur certains points.
Vous faites une opposition que je considère quelque peu caricaturale entre « croyants » et « progressistes ». Il y a un monde entre « Saint Louis » et « Macron », entre « Mozart » et « Youssoupha » (que je ne connais pas, soit dit en passant), entre « Molière » et « Yann Moix », etc…
Pour ma part, j’abhorre en égales proportions la religion (quelle qu’elle soit), les labos pharmaceutiques et Greta Thunberg. Derrière ces trois pôles (parmi tant d’autres), je ne vois que duperie, peur, lâcheté et odieuse manipulation, qui, à de sombres moments de l’histoire, ont tous conduit (et vont poursuivre leur funeste entreprise) à des aberrations révoltantes.
Je souscrirais totalement à la vision que vous développez en ces termes : « Oui, je réclame ardemment d’être dupe de ces mensonges qui suscitent un tel souffle de vérité, de ces fadaises qui rendent l’homme si profond, de cette imposture qui mène l’humanité vers un si haut degré d’accomplissement. » (qu’on pourrait résumer par « Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ») si seulement j’avais la persuasion d’une corrélation. Ce qui n’est pas le cas (mais cet avis n’engage bien évidemment que moi).
La religion, via les textes qu’elle véhicule depuis des siècles, est à mes yeux un déni de nature, un mépris des sentiments que l’humain ressent bien malgré lui. Et en ce sens, je n’y adhérerai jamais. Mais si certains, fort heureusement différents de moi, voient en ces textes une lumière, une révélation, un guide spirituel les aidant à créer, je ne pourrai que m’en réjouir. Mais compenseront-elles les horreurs perpétuées « au nom de » ?
J’aimeJ’aime
Merci. Je vous propose en toute bienveillance de faire l’inventaire des horreurs suscitées par 2000 ans de catholicisme. Puis des splendeurs. Et de faire pareil pour 200 ans de Lumières. Par ailleurs vous me faites penser que j’ai laissé à ce propos un texte à l’état d’ébauche ; je vais tenter de le finir aujourd’hui. Ce sera mon hommage à votre courtoisie.
Nicolas
J’aimeJ’aime
Opposition inévitable-piège destinée à favoriser l’un qui n’est pas pour autant méritant.
J’aimeJ’aime