
Il est des détails éloquents. Des broutilles révélatrices. Des événements en apparence futiles, mais qui recèlent en vérité l’essence d’une époque. Des changements que l’on tient pour insignifiants, mais qui signalent l’émergence d’un monde totalement nouveau ; tant il est vrai que, le plus souvent, l’essentiel prend le masque du dérisoire.
La disparition des grid girls est de ces événements apparemment infimes, mais qui en vérité disent tout de notre époque. La disparition des grid girls des paddocks de Formule 1, et leur remplacement par des grid kids. Des enfants innocents, en lieu et place de femmes fatales. Des êtres asexués, pour succéder à des créatures hypersexuées. Des gamins sans intérêt (pléonasme), après le tourbillon grisant des Vénus et leurs courbes hypnotiques. Entre les femmes lascives et les enfants lassants, l’Occident nouveau a choisi…
Fin de la libido, entrée des marmots. Fin des délices et des tortuosités de la vie adulte, place à la morne ingénuité de la vie enfantine. Fin de l’érotisme, place à la pureté. Fin de la séduction, de ses subtilités, de ses duplicités ; place au contact direct, à la spontanéité et aux relations vraies. Fin de la nuance, place à la transparence. Fin des passions, des excès, des ambiguïtés, des aléas et des désordres de la vie adulte : place à l’authenticité et à la simplicité de la vie enfantine. Place à la platitude. Place à l’ennui. Place au long dimanche de la vie occidentale. Un long dimanche aride, aseptisé, que n’anime plus aucun souffle vital (lequel est l’énergie sexuelle, et n’est que ça, quelque forme sophistiquée que celle-ci revête pour passer incognito).
L’épuration éthique de l’Occident touche au but : plus que jamais, Homo occidentalus est l’archétype de la créature castrée, inerte, hébétée… Grosse besace avachie, sans nerf ni énergie… dévirilisée… consentante à tout… même au meurtre de ses déterminants psychiques les plus essentiels…
La victoire des grid kids sur les grid girls, autrement dit de l’esprit d’enfance sur l’esprit de volupté : dans cet événement, qui ne tirera qu’un haussement d’épaules à la plupart des bipèdes occidentaux, c’est tout l’Occident contemporain qui se récapitule. C’est sa morale propre qui s’exprime. C’est sa structure mentale très particulière, c’est sa structure psychique encore plus particulière qui se font voir en pleine lumière. C’est l’anthropologie du néo-Occident qui déploie ses prestiges devant nos yeux aveugles.
Un Martien, s’il voulait embrasser d’un regard le tableau atroce de notre « civilisation », n’aurait qu’à s’intéresser à cet événement : il condense l’essentiel de notre Occident en phase terminale. Cet événement est un concentré d’Occident. A quelque niveau de lecture qu’on l’envisage, il contient une rare densité d’informations sur les forces qui se déchaînent pour faire du XXIème siècle l’épisode le plus calamiteux de l’histoire de l’humanité.
Ainsi, il n’est évidemment pas faux de voir dans ce énième recul de la visibilité des femmes une nouvelle victoire des féministes contre les femmes. Il faut en effet avoir les yeux remplis de médias pour encore ignorer que les féministes sont les pires ennemi-e-s des femmes (de même que les européistes sont les pires ennemis de l’Europe, et les antiracistes les pires ennemis du « vivre-ensemble »).
Depuis quarante ans, les féministes n’ont de cesse d’organiser l’invisibilité des femmes, sous le prétexte fallacieux de lutter contre leur réduction à leur dimension sexuelle. Jappements hystériques contre les publicités « sexistes », rugissements hargneux devant les vitrines de grands magasins exposant des femmes dénudées, etc. : les féministes font tout pour que la féminité déserte l’espace public.
Inlassablement, elles œuvrent à ce que la beauté et la grâce spécifiquement féminines, et qui sont indissociables d’une touche d’érotisme, voient leur champ d’expression diminuer. Puis disparaître. L’élégance féminine, la sensualité féminine, la douceur féminine doivent mourir, pour laisser place à l’idéal féminin des féministes : Christine Angot. C’est-à-dire Caroline de Ha
… restons entre esthètes : la suite est réservée à ceux qui savent vraiment apprécier ma plume. Explications :
« La seule manière de gagner de l’argent est de travailler de manière désintéressée. » Je révère Baudelaire, mais je dois me résoudre à cette désillusion : Baudelaire avait tort. Pour écrire, j’ai ruiné ma carrière. J’ai tiré un trait sur les gros salaires que me promettait mon gros diplôme de grosse école d’ingénieurs. Et je vais au devant de procès, d’intimidations, de saccages de ma vie sociale et de tourments en tous genres… J’en suis donc arrivé à me dire, peut-être orgueilleusement, que l’ivresse de mes textes valait bien celle d’un demi-demi de bière. Par mois… Et je me suis même dit, peut-être ingénument, que ceux qui m’appréciaient seraient heureux de pouvoir me témoigner leur gratitude par ce petit geste. Un petit geste pas si petit, à l’aune de l’effet qu’il aurait sur ma confiance et sur mon engagement… Un petit geste qui pourrait susciter de grandes choses… car si écrire est une activité solitaire, on est bien moins fécond lorsqu’on écrit dans le désert… Merci d’avance, donc, à ceux qui estimeront que mon temps, mes efforts, mes sacrifices, et surtout le plaisir qu’ils prennent à me lire valent bien ce petit geste de reconnaissance. Et d’encouragement. Car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en ce siècle barbare, les belles plumes sont une espèce de plus en plus rare… une espèce menacée…
Ce texte fait partie de l’ouvrage :
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Excellent, que dire de plus ? Merci !
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Bien vu! Mais malheureusement peu ou pas de réaction à cette nouvelle. La tartufferie internationale a encore frappé : « Cachez ces petits culs que je ne saurais voir… » pendant ce temps, les « vraies » violences faites aux femmes perdurent et s'aggravent dans le monde. Quand on essaye d'expliquer , comme vous le faites si bien, ce qui se cache derrière(sans jeu de mots)cette anecdote, l'ironie ou l'indifférence sont les seules réponses que l'on obtient. La connerie mondialisée est en marche, rien ne l'arrêtera, je le crains…
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Cher Monsieur, c'en est presque lassant : quand vous n'êtes pas simplement bon (c'est-à-dire trop bref), vous êtes excellent. Bravo et merci. 😉
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Message bref, mais excellent.Bravo et merci. 😉
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Je suis bien d'accord avec vous. Il suffit que qq mères éduquent correctement leurs garçons et leurs filles!Tout n'est pas perdu!Il y a un paramètre que vous n'évoquez pas, excessivement présent dans le monde du spectacle qui est le mien: l'homosexualité. Les homosexuels ont une relation particulière à la femme et à leur propre être, qui les rend notamment incapables de se sacrifier pour une femme. Or c'est de ce sacrifice que naît toute création (épouse la et meurs pour elle).
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Les trois pauvres sottes que vous mentionnez supra : les trois Graves !
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Bonjour,Comme toujours vous visez juste et vous touchez votre cible du premier coup, même si parfois cela peut faire mal de prendre conscience de la situation particulièrement grave de notre civilisation.Merci de m'avoir fait prendre conscience de la dimension charnelle du Catholicisme, ce dont je ne m'étais pas rendu compte jusque là.Bien cordialement,Scipion
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Absolument lumineux. Comme toujours.
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Les féministes sont donc aux hommes ce que les musulmans sont à la femme: une force d'oppression sexuée… Le tableau semble noir, mais heureusement nous vivons dans un monde d'arroseurs arrosés: le gouvernement US provoque une des plus grosses crises financières de l'Histoire en appliquant une politique socialiste d'accession à la propriété immobilière, le combat hystérique contre le fascisme engendre Casapound, la traque obsessionnelle du fantomatique antisémite Blanc a laissé un boulevard pour la croissance exponentielle d'un antisémitisme bien réel et actif… Wait & see!
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Les féministes…des « peineAjouir » :-)UnLorrain.
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J'y pense en vous relisant : vous pouviez prendre un autre titre en forme de clin d'oeil cinématographique moins contemporain, à savoir The Lady vanishes. 😉 L'intrigue de Gone Girl se déduisait facilement rien qu'au résumé, soit dit en passant, comme la manière dont Irène Adler donnait la combinaison de son coffre dans Sherlock (la série de la BBC).Je l'ai déjà suggéré : vous devriez vraiment rassembler vos chroniques en volume. Au prochain texte, forcément excellent ! — l'anonyme du 5 mai à 10h 45.
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Mais non, enfin : Gone girls en écho lointain de Grid girls ! Merci pour vos gentils encouragements ; mais le monde de l'édition ayant ses lois, comme la pesanteur (la formule est de Philippe Muray), je ne perdrai pas mon temps ni mon énergie, ni surtout ma dignité à ramper devant un écrivassier pour qu'il m'accorde l'honneur de défigurer mes textes, puis de me jeter quelques centimes en remerciement.Au prochain texte, donc, forcément libre.
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Les filles pouvaient non seulement avoir quitté les grilles de départ, mais aussi être parties. 🙂 Position envisageable et compréhensible, mais justement votre place était à côté de PhM dans une bibliothèque : que feraient vos lecteurs si votre site venait à disparaître comme a disparu le site « Mauvaises pensées » d'un nommé Becquérieux qui était excellent lui aussi ? Reste donc à faire un double du site à tout hasard : Winhttrack, nous voilà! 🙂
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L'Histoire nous montre effectivement que souvent le salut est venu de la femme :- la Sainte Vierge,- Jeanne d'Arc,- ou d'autres moins connues : Jeanne Hachette à Beauvais, …- ou dans l'Ancien Testament : Judith, …
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Quel dommage. Une analyse d’une grande finesse, et un développement très structuré. Mais vous passez, si c’est encore possible, à coté de l’essentiel :
Le pilule rouge est passée par là.
Les féministes ont trahi les femmes, les femmes ont trahi les hommes Blancs/ Chrétiens, et se sont livrées d’elles-mêmes à leurs ennemis, hypergamie oblige.
À moins d’être des idiots, les Blancs occidentaux ne devraient pas leur pardonner l’enfer auxquel elles les ont condamnés, sauf à vouloir se condamner eux mêmes à nouveau.
Quelle que soit l’issue, ça va piquer.
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C’est le féminin qui n’a plus droit de cité. Les femmes, égales des hommes…en les imitant et en abandonnant toute féminité.
Les modèles télévisuels le résument bien : pas un jour sans que n’apparaisse une nouvelle héroïne guerrière, sanguinaire, voire complètement déjantée. Le modèle indepassable de l’ado, sera bientôt Powder devenue Jinx (Arcane – Netflix).
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