Le Diable hait le silence

Bientôt, prendre l’avion sera aussi infernal que prendre le métro. Merci Air France.

Tartuffe à la ferme

Parler morale n’engage à rien ! Ça pose un homme, ça le dissimule. Tous les fumiers sont prédicants ! Plus ils sont vicelards plus ils causent !
Céline

On n’entend pas beaucoup les anti-corrida, ces derniers temps. Pas du tout, même. On aurait pu penser que la grande corrida nationale organisée par notre ministre de l’Agriculture sous prétexte de « dermatose nodulaire contagieuse » les émouvrait un peu. Mais pas du tout. Trois taureaux, oui ; des milliers de vaches, non. Les voies de l’empathie sont impénétrables.

À la décharge de ces grands sensibles, ils ne sont pas les seuls à se contrefoutre du traitement effroyable de ces pauvres bovins : aucune association de défense des animaux ne semble avoir eu l’idée qu’il relevait peut-être de sa mission de… défendre ces animaux. Pas même la riche et médiatique Welfarm, ni même la dénommée L214 dont la raison d’être est, je cite, d’ « agir pour les milliards d’animaux abattus chaque année. » On se demande dès lors ce qui les retient d’agir, nos activistes hyperactifs quand il s’agit de dénoncer le gavage des canards. Et ces petits veaux, alors ? Et ces vaches terrifiées ? Ces pauvres bêtes épouvantées par les hélicoptères, les aboiements des chiens d’attaque, les rugissements des CRS ? Ces pures incarnations de la douceur et de l’innocence arrosées de gaz lacrymogène, la langue boursouflée, les yeux exorbités, suffoquées de panique et enfin massacrées ? Comment est-il possible que les mêmes qui dépensent des sommes folles pour des campagnes d’affichage dans le métro contre… la castration sans anesthésie des porcs, n’estiment pas urgent de dépenser au moins autant d’argent pour dénoncer ce carnage ? Comment ceux qui haïssent tant les boucheries ne sont-ils pas révoltés par cette boucherie ? Que signifie cette compassion à géométrie variable (oxymore) ? Eh bien elle signifie ce que toute personne douée d’un minimum de discernement a compris depuis longtemps : la défense des animaux est un masque. Derrière lequel bouillonnent la pire cupidité et le pire nihilisme. Les anti-corrida ne défendent pas des taureaux : ils attaquent des traditions. Si le sort des taureaux les bouleversait vraiment, la cohérence la plus élémentaire conduirait les anti-corrida à dénoncer avec bien plus d’énergie l’abattage halal, torture bien plus cruelle, et faisant bien plus de victimes. Qu’est-ce qu’un anti-corrida qui n’est pas un anti-halal ? Un imposteur. Qu’est-ce qu’un défenseur des animaux qui ne défile pas aux côtés des paysans contre la corrida dermatique nodulaire et le Mercosur ? Un charlatan. En conséquence de quoi les associations de défense des animaux sont des pullulements d’imposteurs. Des grouillements dégueulasses de charlatans de la compassion. Qui font leur beurre sur votre cœur. Et s’emploient à détruire votre civilisation. Tout en laissant se déployer une autre civilisation bien moins douce aux animaux… et un modèle de libre échange alimentaire lui aussi bien moins doux aux animaux que le modèle français qu’ils dénigrent sans cesse. Comme les féministes officiel.le.s sont les pires ennemi.e.s des femmes, comme les écologistes officiels défigurent la nature et s’en mettent plein les fouilles, comme tout ce que produit l’Occident du mensonge, les défenseurs officiels des animaux se foutent des animaux. Beaucoup moins de vos dons. Et de la position avantageuse que leur prodigue l’exhibition de leur vertu. Comment disait Molière, au fait ? Ah oui : Tartuffe.

Je me suis longtemps demandé pourquoi notre époque était celle des tatouages. La réponse est pourtant simple : déséquilibre narcissique. Dans un monde sans Dieu, chacun se prend pour Dieu. Et voue à ce Dieu un culte passionné. Dans un monde d’athées, tout le monde est tatoué.

Union europerverse

Quoi que vous fassiez pour un pervers, ce ne sera jamais assez. Chacun de vos efforts fera reculer l’horizon de sa gratitude. Les autres, en revanche, seront approuvés quoi qu’ils fassent. Vous n’y comprendrez rien. Vous en deviendrez fou. Fou d’injustice et de désespoir. Le but sera atteint. Le pervers aura expulsé chez vous un peu de sa folie ; et votre déroute, provoquée par lui, lui procurera une délicieuse ivresse de toute-puissance.

C’est comme un déchaînement de perversion qu’il faut comprendre l’imposition de normes littéralement sadiques aux agriculteurs français, et la signature concomitante d’accords de libre échange avec des pays qui n’en respectent pas le centième. Avec de tels pervers, il n’y a pas de discussion fructueuse possible (puisque pour eux la discussion ne vise pas à échanger, mais à rendre fou). Ajoutez à cela que le spectacle de la souffrance leur inspire non de la compassion, mais de la jouissance, et vous comprendrez qu’il n’y a avec ces monstres qu’une chose à faire : les quitter. Refuser toute concession, toute discussion, tout contact. Soit nous quittons cette coalition perverse qu’est l’Union européenne, soit nos paysans finiront tous au bout d’une corde.

Suite à l’attaque djihadiste de Sydney, certains se demandent ce que font des musulmans en Australie. La réponse est très simple : les Australiens sont vides. Comme les Français. Comme tous les peuples des Lumières. Le vide crée un appel d’air… Partout où règnent les Lumières, régnera l’Islam. Ou le catholicisme, si nous retrouvons le sens de l’amour.