Au milieu des horreurs de cette guerre ukrainienne, il est un doux spectacle source de réconfort : c’est de voir des bobos devenir patriotes. C’est d’entendre des gens qui ont passé leur vie à conchier le drapeau et à diaboliser la fierté nationale, être saisis de transes de tirades élogieuses à l’endroit des héros nationaux, des sauveurs de la nationet de la résistance de toute une nationcontre l’envahisseur. C’est d’écouter ces inconditionnels de l’amour de l’Autre (même s’Il les agresse) et du « Vous n’aurez pas ma haine » (même si vous égorgez mes compatriotes), exiger furibonds l’usage le plus féroce des armes les plus létales contre les orduriers ennemis de la nation. Les nouveaux convertis sont souvent excessifs… Une question, cependant, reste encore en suspens : ces nouveaux patriotes le seront-ils un jour pour leur propre pays ?