Patriotisme mondain

 

Au milieu des horreurs de cette guerre ukrainienne, il est un doux spectacle source de réconfort : c’est de voir des bobos devenir patriotes. C’est d’entendre des gens qui ont passé leur vie à conchier le drapeau et à diaboliser la fierté nationale, être saisis de transes de tirades élogieuses à l’endroit des héros nationaux, des sauveurs de la nationet de la résistance de toute une nationcontre l’envahisseur. C’est d’écouter ces inconditionnels de l’amour de l’Autre (même s’Il les agresse) et du « Vous n’aurez pas ma haine » (même si vous égorgez mes compatriotes), exiger furibonds l’usage le plus féroce des armes les plus létales contre les orduriers ennemis de la nation. Les nouveaux convertis sont souvent excessifs… Une question, cependant, reste encore en suspens : ces nouveaux patriotes le seront-ils un jour pour leur propre pays ?

Moutons

 Contre des djihadistes présents sur notre sol et massacrant nos concitoyens : des nounours, des bougies, « Vous n’aurez pas ma haine. »

Contre un pays lointain engagé dans un conflit auquel, gavés de certitudes d’incultes, ils ne comprennent rien : glapissements de haine, « Envoyons des tonnes d’armes !! »

Les voies du conformisme sont des plus tortueuses.

Vers la barbarie

 Manichéisme, inculture et esprit de troupeau : voilà les trois piliers de la pensée occidentale moderne – qui se donne à voir dans toute sa subtilité à l’occasion de cette crise ukrainienne. L’avenir s’annonce glorieux. 

Les bébés diplomates

 Si j’en crois la nouvelle doctrine diplomatique de ce gouvernement — chef-d’œuvre de finesse, de tempérance et de discernement —, il s’empressera au prochain Bataclan de saisir les biens immobiliers de tous les musulmans présents en France. Et de les empêcher d’exercer leur profession. Et de leur retirer, le cas échéant, leurs titres de séjour. Et j’ose à peine imaginer ses discours et ses actes, à la prochaine campagne de frappes israéliennes…

SOS Rucisme

 Tiens, personne pour s’indigner du racisme anti-Russes… Ni même pour tenter de le juguler… Tout au contraire : nos champions du Pas d’amalgame, du Faut pas généraliser et du Faut pas stigmatiser se révèlent les plus fanatiques pourvoyeurs de discours de haine qu’on ait entendus depuis longtemps. « Vous n’aurez pas ma haine », qu’ils disaient en revanche à des monstres ayant égorgé, décapité et rafalé à la kalach leurs propres concitoyens… De là à les traiter d’escrocs… Et de complices du pire…