Héroïsme français

 



La haine que suscite Éric Zemmour chez les roquets des bobos quartiers n’est qu’accessoirement politique. Elle est d’abord, et avant tout, psychologique. Cette haine est narcissique.

C’est parce qu’Éric Zemmour est le miroir inversé des bobos qu’ils le détestent tant. C’est parce qu’il est une condamnation vivante de leur tiédeur, de leur sottise, de leur lâcheté, qu’ils ne peuvent l’évoquer sans s’étrangler de rage. Si ces nains rugisseurs exècrent ce géant, c’est parce qu’ils voient en lui tout ce qu’ils ne sont pas.

Éric Zemmour, c’est le courage, la culture, le verbe clair et élégant. Eux sont des pétochards, des ignares, et des analphabètes infiniment bavards. Les paroles de Zemmour ont le tranchant de la vérité ; eux navrent nos cerveaux par leurs vains bafouillages pleins de finasseries et vides de vérité.

L’homme, en général, n’aime pas la vérité ; eux la haïssent passionnément. L’homme, en général, n’est pas très courageux ; eux sont de vagues trouillards qu’épouvantent même des mots. Ces aplatis congénitaux ne savent que ramper — ou, au mieux, mettre un genou à terre ; Éric Zemmour reste debout. Leur vie est une esquive ; la sienne est un combat. Ils ne vivent qu’en troupeau ; lui affronte la meute.

N’ayant aucun courage, il ne leur reste plus, pour se mettre en valeur, que l’étalage obscène de leur pseudo-morale. Une morale de crapule, qui consiste à lyncher tous ceux qui ne sont pas, comme eux, des perroquets à propagande. Ceux qui, contrairement à eux, essaient de réfléchir ; ceux dont la vie intellectuelle ne se résume pas à identifier puis ânonner l’opinion socialement avantageuse. Ceux dont la vie repose sur la lucidité et sur l’honnêteté, non sur l’opportunisme et sur la fourberie.

Éric Zemmour pense par lui-même, et en assume sans trembler les plus éprouvantes conséquences ; ces moutons récitent docilement et sans jamais penser un catéchisme médiatique auquel jamais, je dis bien jamais, ils ne dérogeront. Ce qui implique d’ailleurs qu’un jour, ils pourraient se retrouver à parler comme Zemmour… Mais ce serait alors non pas par conviction — ces pleutres sont aussi étrangers au concept de conviction qu’à celui de courage­ —, mais par conformisme. Le conformisme, seule boussole de ces Tartuffe. Ces mercenaires des idées. Ces incarnations de la lâcheté (qu’ils appellent tolérance), de la capitulation devant l’ennemi (qui n’aura pas leur haine et que, surtout, il ne faut pas stigmatiser), et de l’abdication de tout esprit critique (c’est ce qu’ils appellent ne pas se prendre la tête). Ces bataillons de couards dont Macron est l’idole. Et qui déborderont des poubelles de l’Histoire.

L'investisseur

 Macron n’a pas présidé la nation française : il a administré le marché français. Il n’a pas œuvré à la sécurité, à la prospérité ni à la fierté des Français : il a offert l’argent des Français à Pfizer, McKinsey et General Electric. 

Fin de partie

 À l’approche du premier tour, on entend ça et là évoquer une soi-disant lassitude démocratique des Français. Il n’y a pas de lassitude démocratique : il n’y a qu’une lassitude civilisationnelle. Qui débouche sur le suicide. C’est cela que nous vivons depuis plusieurs décennies : le suicide des Français. Et des Occidentaux. Certains hommes se suicident ; pourquoi pas certains peuples ? Pourquoi pas, même, certaines civilisations ? Des civilisations gagnées par la lassitude, le dégoût de soi, et la fascination pour le gouffre. Macron à 30%…

Sondages et trucages

 

Les sondages ne servent pas à refléter l’opinion, mais à la façonner.

Les sondeurs ont toujours raison. Même quand ils ont tort. Surtout quand ils ont tort.

Tous ces experts à tête de logiciel, ces pompeux spécialistes, ces Messieurs Chiffres bardés de diplômes et de titres ronflants ne doutent jamais d’eux-mêmes. Éternellement épatés de leur expertise autoproclamée, la remise en question n’est pas dans leurs fonctions.

Les faits démentent immanquablement leurs pronostics ? Leurs analyses pontifiantes sont systématiquement balayées par la réalité ? Ils restent imperturbables. Toujours très contents d’eux. « Marge d’erreur », répondent-ils doctement aux critiques qui leur sont adressées. « Intervalle de confiance », ajoutent-ils sentencieusement. Et puis « méthodes de redressement imparfaites ». Et puis aussi « fiabilité empirique de la méthode des quotas ». Bref, à grand renfort de pitreries jargonneuses, ils nous expliquent que nous sommes trop bêtes pour comprendre qu’ils ont raison de s’être plantés. De même que les « artistes » contemporains, pour faire oublier qu’ils sont tout simplement nuls, enrobent leurs non-œuvres de locutions pseudo-savantes destinées à intimider le regardeur et à susciter en lui un complexe d’infériorité, de même ces charlatans nous pilonnent de sabir mathématique pour faire diversion et occulter l’essentiel : à savoir qu’ils sont infoutus de faire correctement leur boulot. Pour ce qui est des sondages d’intentions de vote, en tout cas.

Parce que pour les sondages d’opinion, il faut admettre qu’ils sont assez performants. Quand ils expliquent, par exemple, que « 74% des personnes interrogées estiment que l’islam est une religion « intolérante », incompatible avec les valeurs de la société française », on les croit volontiers ; idem quand ils constatent que « 70 % des Français sont favorables à la construction de 20.000 places de prison supplémentaires » ; ou encore « que les Français sont 86 % à penser qu’“il faut passer d’une immigration subie à une immigration choisie” » ; ou que « 7 Français sur 10 seraient pour un rétablissement des contrôles aux frontières des États de l’UE ». Oui, quand il s’agit de portraiturer l’opinion des Français, nos sondeurs sont loin d’être calamiteux. En revanche, ils se ratatinent piteusement quand il s’agit de passer à la projection politique.

Alors pourquoi ? Pourquoi cette dichotomie (pour employer la somptueuse phraséologie de nos experts) ? Pourquoi sont-ils si doués pour analyser les grands courants d’opinion, et si lamentables pour en déduire leur traduction en intentions de vote ? Est-ce parce que le premier exercice est simple, et le deuxième très compliqué ? Trop compliqué ? Mais dans ce cas, pourquoi n’assortissent-ils pas leurs sondages bancals d’un avertissement du style : « Attention, le sondage que vous allez consulter présente des marges d’erreur tellement colossales qu’il n’a aucun sens» ? De la même manière qu’un présentateur météo nous annoncerait : « Demain, il fera beau. Avec une probabilité de 50% » ?

Oui, pourquoi ne nous préviennent-ils pas clairement que leurs sondages d’intentions de vote présentent une fiabilité proche du néant, plutôt que de nous l’expliquer une fois l’échéance passée ?… Et puis après tout, si les intentions de vote sont à ce point opaques, illisibles, insondables, si les sondages afférents sont si compliqués, pourquoi ne cessent-ils tout simplement d’en produire, plutôt que d’induire en erreur le corps électoral, de parasiter ses intentions et, in fine, de fausser le résultat des élections ? Oui, pourquoi insistent-ils ? Est-ce parce que, comme disait le médiocre Albert Camus, « la bêtise insiste » ?

Non, en l’occurrence non. Car nos maîtres-sondeurs sont loin d’être aussi bêtes que je le suggère. Ils sont même très intelligents. Nos maîtres-sondeurs ne sont pas des incompétents : ce sont des menteurs. Des menteurs très compétents. De talentueux équilibristes du mensonge, qui pratiquent une entourloupe assez subtile consistant à produire une grande quantité de sondages pertinents — essentiellement des sondages d’opinion — pour se construire une crédibilité puis, forts de cette crédibilité, intoxiquer l’opinion au moment des échéances électorales les plus critiques. Lesquelles sont assez espacées pour que les gens aient le temps d’oublier qu’ils se sont fait truffer… et les sondeurs le temps de se refaire une virginité…

Ce système, en effet — comme d’ailleurs l’ensemble du système médiatico-politique — repose avant tout sur l’amnésie des électeurs. L’amnésie, mère de la crédulité…

Pour qui n’est pas amnésique, en revanche, l’observation des faits mène à cette conclusion implacable : les sondages ne servent pas à refléter l’opinion, mais à la façonner. Non pas à révéler les intentions de vote, mais à les influencer.

Les sondages sont une arme essentielle dans l’arsenal de propagande déployé pour dissuader les sans-dents et autres gens qui ne sont rien de (mal) voter. Pour leur cacher les véritables dynamiques à l’œuvre, et leur faire croire qu’ils sont isolés. Que leur candidat n’a aucune chance de l’emporter, et ainsi les maintenir dans la désespérance, et son corollaire électoral : l’abstention.

Les sondeurs, en effet, comme les états-majors des partis politiques, et contrairement au prêt-à-penser fallacieux qu’ils débitent sur les plateaux de télévision, savent très bien que l’abstention est essentiellement le fait de ceux qui contestent les choix délétères opérés depuis quarante ans par les partis dits « de gouvernement » (par antiphrase, sans doute, quand on voit leurs résultats désastreux). Les perdants de la mondialisation sauvage. Ceux qui vivent dans leur chair les conséquences atroces de l’utopie sans-frontièriste ; ceux qui subissent l’insécurité économique, physique, identitaire et civilisationnelle engendrée par l’abolition des frontières économiques et migratoires.

Ceux dont l’existence est tissée de boulots précaires, de périodes de chômage, d’humiliations, d’agressions, de soumission à la loi des racailles et des islamistes.

Ceux qui, loin des abstractions idéologiques du Monde et de Libé, expérimentent grandeur nature les voluptés de la concurrence libre et non faussée, et les délices du multiculturalisme. Ceux qui, à rebours de la fable de la mondialisation heureuse, vivent la réalité de la mondialisation hideuse.

Ceux qui, écœurés par les incohérences, les reniements et les trahisons de le classe politique, ont fini par perdre toute confiance et tout espoir en elle — surtout depuis la haute trahison du traité de Lisbonne…

Ceux qui, ne croyant plus, ne votent plus ; ceux qui, par l’abstention, signalent qu’ils ne sont pas dupes du simulacre de démocratie qui a cours dans notre pays depuis que leurs « représentants » l’ont transformé en une province de l’Empire progressiste.

Ceux qui, s’ils se mobilisaient, auraient de fortes chances de renverser cette classe médiatico-politico-merdique qui leur fait tant de mal. Ceux dont l’éloignement des urnes est donc, pour le clergé progressiste, une nécessité vitale : ceux qu’il faut à tout prix décourager de voter.

Les sondages remplissent cette fonction inhibitrice. Ils minimisent l’ampleur et la puissance des élans de contestation du système pour entretenir l’abstention chez ceux qui, déjà, inclinent de plus en plus à se résigner au cauchemar. Les sondages sont des machines à briser tout espoir de changement ; des machines à maintenir les classes populaires dans l’abstention ; des machines à reconduire ad vitam au pouvoir les mêmes clones immigrationnistes, multiculturalistes et libre-échangistes. C’est ce qu’on appelle l’alternance… Voilà le seul véritable rôle des sondages. Il est capital.

Je suis parano ? Je délire ? Peut-être. Mais alors la réalité est encore plus parano, encore plus délirante que moi.

Pour ne prendre qu’un exemple, considérons donc celui, emblématique, du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Que prévoyaient nos si performants, nos si impartiaux spécialistes des intentions de vote dix jours avant le scrutin ? « Mélenchon distance Marine Le Pen » ; « Le candidat du Front de gauche s’impose comme le troisième homme de la présidentielle ». Mélenchon : 17% d’intentions de vote. Marine Le Pen : 15%. Soit Marine Le Pen 2 points derrière Mélenchon.

Et que se passa-t-il, dix jours plus tard ? Que titrèrent hypocritement nos faussaires médiatiques ? « La surprise Le Pen ». Marine Le Pen : 18% des voix. Mélenchon : 11 %. Soit Marine Le Pen 7 points devant Mélenchon. De « -2 » à « +7 » en dix jours. Dix jours, donc, pour remonter de 9 points. Dix jours pour passer de « Marine Le Pen distancée par Mélenchon » à « Mélenchon écrasé par Marine Le Pen ». Et il y a encore des gogos pour faire confiance aux sondages… pour croire qu’ils sont autre chose que des instruments de manipulation de l’opinion, destinés à enrayer les dynamiques menaçantes pour le système en place. Sans ce sondage, qui avait pour but de dissuader les électeurs de Marine Le Pen de voter, le score de celle-ci eût été bien plus élevé…

Les sondages sont une science. Mais une science au service d’un système. Une science prostituée. Philippe de Villiers ne dit pas autre chose quand il explique qu’ « aujourd’hui, pour faire de la politique, il faut avoir beaucoup d’argent pour acheter les sondages, car ils sont prescripteurs et structurent l’offre. »

Ce n’est donc pas demain, et surtout pas dans les semaines à venir, que nous pourrons consulter des sondages fiables. Les petits Lyssenko des sondages sont aux ordres. Certes, nous ne sommes pas encore en URSS où, lors de la Grande Terreur en 1937, des statisticiens un peu trop attachés à la vérité furent emprisonnés pour « violation profonde des fondements élémentaires de la science statistique et des instructions du gouvernement ». Mais enfin, l’esprit de défense du système est le même.

Ainsi, la petite musique qu’on entend monter depuis déjà quelque temps est « Éric Zemmour incapable d’accéder au second tour. » C’est ce petit refrain bien décourageant qui sera rabâché jusqu’au 10 avril. Que cette idée s’imprime bien dans la caboche des sans-dents. Que ces sales beaufs nauséabonds ne s’avisent pas de se rendre aux urnes. Que ces dégueulasses partisans du repli sur soi laissent les idéologues et les technocrates poursuivre tranquillement leur travail de saccage des nations, et de destruction de la civilisation occidentale.

Cette technique, cependant, commence à montrer des signes d’usure. Tout se passe comme si des grains de sable étaient apparus dans la vaseline… Élection de Trump… Vote en faveur du Brexit… Deux échéances électorales majeures, que les sondeurs ont une fois de plus tenté de manipuler. « Hillary Clinton va remporter la présidentielle : c’est mathématique » pouvait-on encore lire sur BFM TV, à quelques heures de l’élection triomphale de Donald Trump…

Or ces événements, qui ont une fois de plus lourdement disqualifié les instituts de sondages, ont assez marqué l’esprit des Français pour qu’ils s’en souviennent dans trois semaines… et ne soient pas dupes, cette fois… D’où l’extrême fébrilité du clergé progressiste. D’où leur panique. D’où leur aigreur. Les dévots de l’Église mondialiste sentent bien que leur désaveu croît de jour en jour. Ils sentent se rapprocher l’odeur fétide des poubelles de l’Histoire… qui s’ouvrent devant eux… prêtes à les engloutir…

Alors ils vont jouer leur va-tout. Dans les semaines qui viennent, ils vont nous pilonner de propagande, d’intimidations, d’insultes et de menaces. Pour complexer le peuple, pour entraver la libre expression de ses aspirations, ils vont pousser à leur paroxysme leurs talents de terroristes intellectuels. Aucune leçon de morale, aucune stigmatisation des mal-votants, aucune référence ridicule aux années 30, aux heures les plus sombres de notre Histoire et à la République en danger ne nous seront épargnées.

Pour décourager le peuple, ils ne s’interdiront aucune désinformation, aucune manipulation, aucun fact-checking mensonger, aucun décodage fallacieux. Ni, bien sûr, aucun sondage truqué. Nous pouvons leur faire confiance : pour défendre leur système ignoble, les apparatchiks du mondialisme vont donner le meilleur, c’est-à-dire le pire d’eux-mêmes. Car c’est désormais pour eux une question de vie ou de mort. Surtout de mort.

Occidenfant

 S’il fallait une seule preuve que l’Occident n’est plus qu’un grouillement de bébés dans des corps d’adultes (c’est-à-dire d’êtres rudimentaires, incapables de la moindre subtilité ni de la moindre empathie), elle résiderait dans ce phénomène : le désaccord des idées tourne immanquablement au conflit de personnes.

Le sens des mots

Dans ce monde orwellien qu’est l’Occident décatholicisé (donc haineux de toute vérité, et plus encore de tout porteur de vérité), il faut bien comprendre que « complotiste » signifie « clairvoyant ». Et « délire complotiste », « vérité rigoureuse ».

Les humanistes

 « Vous n’aurez pas ma haine », c’est uniquement pour ceux qui égorgent nos concitoyens. Tout ce qui est russe, en revanche, jusqu’aux handicapés russes, chats russes, poupées russes et même montagnes russes, mérite notre haine. Sans nuance ni modération. Sans espoir de pouvoir susciter la moindre pitié.

Lumières…

 Quand un conflit éclate, il y a les moutons, les suiveurs, les perroquets à propagande qui prennent immédiatement et docilement le parti qu’on leur indique comme avantageux socialement ; et il y a les héritiers de mille ans d’intelligence européenne qui, avant de prononcer un jugement, font l’effort d’instruire le dossier… de comprendre les enjeux… de connaître l’Histoire… de faire preuve de nuance… Inconscients ! Ils n’ont pas compris, ces raisonneurs candides, que dans notre Occident infantile, la nuance est un crime ; que le manichéisme est la vertu suprême.