Crépuscule(s)

Quand le ciel rose et bleu
Offre ses derniers feux
À mes yeux tristes et las
Et que, baissant les bras,

Je laisse en moi monter
L’insistante marée
De la mélancolie,
Placide, sans un bruit

(Sauf le grésillement
Du mégot finissant)
Je m’allonge, et j’attends
Que passent mes tourments ;

Les nuages ouatés
Bercent ma volonté,
Mes pensées se consument
En douces amertumes

Et les vagues volutes
S’estompant lentement,
Mon âme s’abandonne
À l’engourdissement.

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