Pompiers-pyromanes

Nos sociétés croulent sous les richesses matérielles, mais elles crèvent de pauvreté spirituelle.

Céline


À la catastrophe actuelle, certains prétendent que l’athéisme serait la solution. Il est le problème. Obscène et misérable, l’Occident contemporain est très précisément le fruit de l’athéisme. C’est l’athéisme qui a dévitalisé l’Occident. L’a hébété. Anémié. Plongé dans une torpeur mortelle. L’athéisme, c’est le vide. L’islam remplit ce vide.

D’autres croient que nous nous tirerons d’affaire par un meilleur modèle économique, une plus juste répartition des richesses, et les joies ineffables de la consommation. Mais ce matérialisme est vain, lui aussi. Ou plus exactement, il est hautement toxique. Il est largement responsable de l’atrophie de l’homme occidental. De l’extinction de son âme. De son consentement impassible à la barbarie qui vient.

Il est temps d’envoyer foutre les matérialistes, les athées et tout ce ramassis de destructeurs de l’Occident. Il est temps de leur expliquer que leurs prétendues solutions sont les causes de notre débâcle. Et que le drame de l’Occident n’est aucunement matériel. Qu’il est purement spirituel. 

Irresponsabilité

C’est une honte ! Un scandale ! Une ignominie ! La mosquée de Strasbourg, la plus grande d’Europe ! Chez nous ! En France ! Vous vous rendez compte ? À cause des Verts ! Ces sales gauchos ! Ces collabos ! Ces répugnantes fumières ordures d’islamo-gauchistes !

Depuis quelques semaines, les Français se répandent en imprécations postillonnantes contre le parti Europe Écologie Les Verts et, plus généralement, les islamo-gauchistes, qui seraient selon eux les complices de l’islamisation de la France. Ils n’en sortent plus, nos indignés français, ils ne trouvent pas de mots assez durs pour condamner tout ce personnel politique, médiatique et universitaire qui flirte avec l’islam, tout cet affreux ramassis d’immondes traîtres à la France.

Les Français furibonds feraient bien, un instant, de quitter l’indignation. Et d’embrasser la réflexion. De se poser quelques questions. Pourquoi, en France, érige-t-on des mosquées ? Parce qu’il y a des musulmans. Et pourquoi y a-t-il des musulmans ? Parce que les Français font venir des musulmans. Pas le parti Europe Écologie Les Verts, hein. Pas les islamo-gauchistes. Pas Cohn-Bendit ni Mélenchon ni Obono ni Traoré. Les Français. Invariablement. Depuis quarante ans. Forcément, ça commence à faire beaucoup de musulmans… et de mosquées…

Les Français sont les seuls et uniques responsables de la halalisation de la France. Les Français sont les seuls agents de l’islamisation de leur pays. Ce sont eux, les Français, les vrais traîtres à la France. Peuple de collabos… voué à disparaître… pas vraiment une grande perte… Oh, ils ne veulent pas l’entendre, bien sûr. Refuseront toujours avec fureur d’endosser la responsabilité de leurs actes criminels. Ils sont ainsi, les Français : ils veulent pouvoir trahir et détruire la France en toute bonne conscience, sans jamais voir dans le miroir leur visage d’hideux assassins d’un des plus beaux pays qui fut. Ils aiment ça, les Français futiles, imbéciles, infantiles, se plaindre sans cesse des conséquences dont ils sont la cause. En accusant autrui, toujours. Eux-mêmes ? Jamais. Immaculés. Ainsi, mis face aux conséquences de leurs choix, les Français ne trouvent rien de plus malin que d’éluder bruyamment, hurler, rugir, japper, glapir, insulter Macron, conchier Hollande, s’en prendre aux Verts, à Mediapart, à leurs élus (qu’ils ont… élus), et puis surtout beugler en boucle « islamo-gauchiiiistes !!! »… puis dans un an, dans l’isoloir, remettre une pièce dans la machine à islamiser la France. Ils ont bien raison. Ils ne méritent pas mieux.

La dictature des esclaves

L’homme moyen n’est nullement orgueilleux de son âme, il ne demande qu’à la nier, il la nie avec un soulagement immense.
Bernanos

 

Si le bipède français du XXIème siècle savait écrire, il célébrerait les délices de la servitude. Les voluptés de la soumission. Il exalterait le bonheur de vivre à genoux. Nous conterait en détail comme il est doux d’abdiquer tout esprit critique pour se vautrer sans retenue dans l’obéissance aux injonctions les plus idiotes, les plus absurdes, les plus contradictoires. S’il savait écrire, le bipède français décrirait la jouissance qu’il éprouve à porter un masque chirurgical dans une rue déserte. À conduire masqué. Et, très probablement, à baiser masqué. Le Français masqué, s’il n’était pas analphabète, nous expliquerait avec délectation le plaisir qu’il tire de condamner les frontières, et d’approuver les gestes-frontières. De soutenir sur un ton d’évidence qu’un virus se propage frénétiquement dans un restaurant, et pas du tout dans un métro bondé. Oui s’il savait écrire, le bipède qui barbote dans l’enclos hexagonal dresserait l’éloge inlassable et ardent de son modèle d’épanouissement : l’animal de troupeau.

Les moutons masqués gouvernent la France. Il faut venir en France pour mettre un visage — masqué, certes, et cependant inoubliable — sur les locutions fureur de conformisme, rage de suivisme et ivresse de soumission. Nulle part ailleurs qu’en France ne se donne tant à voir la zombification de l’humanité, quand elle a renoncé à penser : à résister : à être libre. Nulle part ailleurs qu’en France ne se vérifie aussi éloquemment la phrase de Goya : « Le sommeil de la raison engendre les monstres. » La France est un grouillement de monstres. De monstres obscurantistes. De monstres rugisseurs qui rouscaillent dans leur masque sitôt qu’ils aperçoivent un individu libre ; un être humain pensant qui a choisi d’agir selon son libre arbitre, et non l’odieux diktat des soldats de l’absurde. « Eh ! Oh !! Le masque !!! » qu’ils gueulent à s’en péter les poumons, bien plus sûrement qu’avec n’importe quelle pneumonie…

En chacun d’entre nous sommeille un dictateur ; chez les esprits médiocres, il a le sommeil léger. Le prurit dictatorial des despotes masqués s’accompagne ainsi d’une extraordinaire médiocrité : quand vous tombez sur un de ces timbrés qui vous glapit dessus à travers les vapeurs fétides de son masque en PQ, demandez-lui donc des explications… du pourquoi qu’il faudrait que vous portiez un masque dans une rue déserte… Vous aurez droit à un vague bafouillis de sottises superstitieuses sur les pouvoirs magiques du masque, presque immanquablement conclu par un éloge pâteux du respect de la loi parce que c’est la loi. L’esclave de l’absurde aime beaucoup invoquer le respect de la loi. Il aime beaucoup, l’esclave de l’absurde, s’enivrer d’arguties pseudo-philosophiques mais surtout très vaseuses sur l’importance du respect de la loi. Oui il adore, l’amoureux éperdu du non-sens, travestir sa haine de la liberté en respect de la règle. Il croit qu’ainsi déguisée, sa frénésie de soumission se retrou

… restons entre esthètes : la suite est réservée à ceux qui savent vraiment apprécier ma plume. Explications :

Ce texte fait partie de l’ouvrage :