Le soulèvement héroïque et pathétique du Capitole est l’ultime soubresaut de l’homme blanc. Du petit blanc, j’entends. C’est-à-dire du gilet jaune. Celui qu’on pousse bien gentiment dans les poubelles de l’Histoire. Celui à qui l’on fait sentir qu’il n’est qu’un sale déchet. Un pauvre étron anachronique. Reliquat méprisable d’un passé haïssable. Celui à qui tous les horizons sont fermés. L’ascenseur social interdit. Les quotas refusés. Celui qui n’a pas d’avenir parce qu’il est le passé, le sale passé, l’ignoble passé raciste, colonialiste, machiste et nauséabond. Celui qu’on a dépossédé de tout, son fric, son héritage, son futur, sa dignité, et jusqu’à son dernier atome d’espérance.
Petit blanc cerné de toutes parts par le mépris et par la haine. Ratatiné entre l’enclume des minorités et le marteau des élites. Tabassé par les racailles, fascisé par les médias. Et sommé au plus vite de crever en silence. D’accepter les crachats, les sarcasmes et les coups comme ses conditions normales d’existence. Amplement méritées, pour une ordure de son espèce.
Petit blanc qui met un genou à terre. Qui capitule. Qui abandonne. Brisé par un système beaucoup trop fort pour lui. Où se plaindre, en effet ? A qui se plaindre ? S’il se plaint, on le traitera de fasciste. On lui reprochera de tenir un discours anti-élites, de se comporter comme les antisémites dans les années 30, d’aspirer au retour des heures les plus sombres de notre histoire. Dans un rictus dédaigneux, on lui rappellera qu’il est de ces gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel, choses éminemment suspectes au XXIe siècle… dépassées… rétrogrades… Poubelle.
Tout cela, il le sait. Il sait qu’il est la peste brune, qu’il est un putschiste, qu’il est un séditieux et qu’il est un raciste. Ces imputations sont injustes, injustes à hurler, mais il ne peut rien faire contre le torrent des caricatures : il ne possède ni les mots, ni le talent rhétorique, ni surtout le temps d’antenne… Jamais on ne lui tend le micro… sauf le micro-trottoir, bien sûr… Quelques secondes bien ricaneuses, et puis s’en va… c’est dans la boîte… rires du public… Son compte est bon.
adapté de Dignité
Pertinente analyse… hélas ! Qui se soucie de « ceux qui ne sont rien » en haut lieu, chez les politiques ou les « people », chez les meRdias inféodés au Camp du Bien ?Tout ce qu'ils ont de mieux à faire, les « sans-dents », c'est crever le plus vite possible et faire de la place pour l'Autre, sanctifié et décrété intouchable quoi qu'il fasse.Il est curieux de voir comment la gauchiasserie interprète différemment des faits similaires : les Gilets Jaunes (les vrais du début), des salopards ! les patriotes pro-Trump au Capitole, de dangereux hors-la-loi mettant à bas la Constitution ; les BLM, vandalisant, incendiant, assassinant, des héros et des saints !La démocratie est définitivement morte. Nous sommes dans « 1984 »… en pire !
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inversion des valeurs, c'est assez classiquedéprimant mais classique
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