Décentrage / Recentrage

 

Cent ans de droits de l’homme ont transformé la France en un jardin d’enfants. L’Hexagone n’est plus qu’un enclos à bébés. Rivés à leur nombril. Ne pensant qu’à leur tronche, leur fric et leur Facebook. Se foutant royalement de leur glorieuse Histoire. Et s’étonnant pourtant qu’elle touche à sa fin…

Il ne faut pas chercher ailleurs que dans l’infantilisationdes Français la cause de leurs malheurs. Il ne faut pas chercher ailleurs que dans leur puérile illusion de toute puissance la cause de leur impuissance. C’est de leur égocentrisme infantile que les Français sont en train de crever. C’est leur nombrilisme obsessionnel, et leur mépris corrélatif pour la France adulte (c’est-à-dire la France du passé) qui les rend si rabougris. C’est leur refus arrogant d’hériter qui les tue. C’est pour avoir dédaigneusement brisé la longue chaîne de la grandeur, de l’intelligence, de la spiritualité de leur glorieux pays, qu’ils se dessèchent, se ratatinent, et vont disparaître. Ils ne veulent plus lire leurs grands écrivains ? Exaucés : ils ne liront plus que le Coran. Ils ne veulent plus entendre parler de leur nation comme de la fille aînée de l’Église ? Exaucés : ils la verront fille cadette de l’Islam. Ils ne veulent plus chérir ce par quoi leurs aïeux ont vécu debout ? Exaucés : ils vivront à quatre pattes. Au moins cinq fois par jour.

Les Français ne sont plus français : ils sont vides. Ils n’incarnent plus rien. N’ont plus rien de commun avec leurs grands ancêtres. Pensez au panache, au courage, à l’héroïsme qui ont fait la France, pensez à Du Guesclin, à Jeanne d’Arc, à Bayard, à Richelieu et à Molière, puis biglez-moi ces pétochards qui n’ont même pas, pour se défendre, le courage de glisser un bulletin dans une urne… Que feront-ils, à votre avis, contre l’islam ? Ils se soumettront, ces soumis intrinsèques. Ils ne savent plus faire que ça : se soumettre. Aux injonctions médiatiques aujourd’hui, aux injonctions coraniques demain. C’est le propre du vide, d’être rempli à volonté et de n’importe quoi…

L’islamisation de la France n’est pas son problème essentiel : elle n’est que l’effet d’un appel d’air. Et cet appel d’air est la conséquence de la vacuité des Français. Et cette vacuité est le corollaire des droits de l’homme. C’est-à-dire des caprices du bébé. Les droits de l’homme, en effet, ne sont que la traduction en phrases ronflantes des grandes inclinations du psychisme infantile. Égocentrisme forcené, excluant toute considération pour autrui et donc toute compassion. Fantasme de toute puissance, illusion de se suffire à soi-même, et par conséquent ignorance passionnée de l’Histoire, dédain nonchalant pour le patrimoine matériel et immatériel engendré par le talent de ses ancêtres. Rejet de l’autorité, de la verticalité, de la transcendance : rejet du Père. Puis des pères. Puis de toute hiérarchie. Hégémonie du principe de plaisir (« J’ai le droit ») au mépris absolu du principe de réalité (« Tu dois »). L’humanité européenne du passé, structurée par les Dix Commandements, est l’exacte antithèse de l’humanité contemporaine biberonnée aux Droits de l’Homme. Une humanité élevée dans l’exigence, la contrainte, l’injonction de se tenir droit, n’a rien de commun avec une « humanité » écroulée par le martèlement incessant de cette ineptie obséquieuse : « Tu as le droit ». Jouir de ses droits : voilà le grand projet des droits de l’homme. Leur ambition. Faire de l’homme, cette noble créature, un aigri pleurnichard obsédé par ses droits. Un éternel gueulard qui exige et réclame. Une besace hurleuse, capricieuse et vautrée. Un bébé. Un barbare.

Les Français ne devraient pas tant s’inquiéter de leur islamisation : elle est la suite logique de leur infantilisation. Au devenir-bébé succédera le devenir-barbare, quoi de plus naturel ? Le bébé est déjà, essentiellement, un barbare, mais un barbare privé de la force d’assouvir ses pulsions ; en s’islamisant, le bébé français gagnera de la force et des couilles. C’est peut-être un progrès… Mais rien ne changera, donc, très fondamentalement : psychiquement, le Français est déjà un bébé, donc un barbare. Le bobo, surtout, avant-garde de ce désastre anthropologique, est une sorte de racaille émasculée. Il n’est pas moins égoïste. Pas moins sectaire. Pas moins inculte qu’une racaille. Il n’est pas moins analphabète. Pas moins ignorant du passé de la France. Pas moins étranger à ce que fut la France. Il n’a plus d’identité, plus de personnalité, il est bête, il est vide : que lui chaut, finalement, d’être rempli d’islam ?

L’islamisation des Français se fera donc tranquillement. Presque spontanément. Elle répond à leur nature profonde, depuis qu’ont triomphé les droits de l’homme à n’être rien sur les devoirs de l’homme de cultiver son âme. Depuis que la France de l’avachissement l’a emporté sur la France de la transcendance. La France de Cohn-Bendit sur la France catholique.

Nous voulons éviter cette débâcle sans fin ? Il est sans doute trop tard ; mais s’il nous reste encore une chance, elle passe par un urgent et salvateur décentrage-recentrage. Décentrage de notre nombril, et recentrage sur notre héritage. Le Français, l’Européen, l’Occidental doivent redevenir des adultes. S’affranchir de leur obsession de soi puérile et mortifère. Lever les yeux de leur nombril, et regarder plus haut, plus grand, plus beau : regarder le passé. Il y a tout dans le passé. Tout pour nous affermir dans les épreuves qui viennent. Tout pour affirmer ce que nous sommes. Car nous ne sommes pas des zombies d’Instagram : nous sommes des Occidentaux. Nous ne sommes pas de la chair à réseaux sociaux : nous sommes les légataires d’un immense héritage. Notre destin n’est pas de demeurer des esclaves narcissiques, enchaînés à la vulgarité et à la bêtise : il est de poursuivre la glorieuse histoire de l’Occident. Mais pour cela, il nous faut en finir avec les droits de l’homme à n’être rien. Réhabiliter l’exigence, la contrainte, l’effort, et plus que tout la modestie. Chérir moins notre ego, et mieux notre héritage. Nous egodécentrer. Cesser de prendre notre nombril pour le centre du monde, et nous laisser impressionner, inspirer, enseigner par les trésors d’intelligence et de beauté qui ont germé du cœur de nos ancêtres. Une civilisation grandiose a été érigée : contemplons-la, admirons-la, chérissons-la, plutôt que de contempler, admirer, chérir notre nombril. C’est en cessant de nous autoglorifier et de cracher sur notre passé — comme des sales gosses rogues et stupides qui méprisent leurs parents — que nous recouvrerons un peu de densité. C’est en acceptant d’hériter que nous sortirons de l’insignifiance, et échapperons peut-être à la disparition. Redevenons humbles, et nous serons grands. L’heure n’est plus aux droits de l’homme : l’heure est à faire notre devoir pour sauver la civilisation.

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