Parricide

 

« L’histoire, c’est la passion des fils qui voudraient comprendre les pères » disait Pasolini.

Les déboulonnages de statues qui se multiplient en Occident n’ont rien à voir avec sa prétendue morale, et tout à voir avec son infantilisation. Avec sa puérilisation. Ils sont l’expression la plus pure de la haine du père qui régit les enfants en bas-âge.

Ces déboulonnages de statues sont un parricide symbolique. Un refus d’hériter et, surtout, de subir plus longtemps la blessure narcissique que représente, pour les bébés impotents qui peuplent l’Occident, le spectacle des adultes accomplis. L’Occident tue le père pour pouvoir sans entrave s’acheminer vers sa destinée de jardin d’enfants. Autrement dit, de paradis des barbares.

L’Occident parricide n’est certes pas une nouveauté. Depuis près de trois siècles, la sourde envie œdipienne d’en finir avec le père — et donc, pour commencer, avec le Père — est exacerbée par des systèmes de pensée ronflants et des constructions intellectuelles sophistiquées promus par de pompeux penseurs appelés philosophes. Des philosophes qui, nonobstant leur indéniable talent pour les pitreries écrivassières, ne sont en définitive que des attiseurs de barbarie. Des accoucheurs de parricide. Le siècle des Lumières finit par la décapitation du roi. Parricide inouï, qui donne le signal de la destruction de l’Occident adulte — l’Occident patriarcal. Deux siècles et demi plus tard, voici venu le tour des statues.

Logique descendante. Logique implacable. Parricide bien ordonné commence par le Père ; puis vient le tour des pères. De tous les pères. On commence par tuer le roi, par massacrer les prêtres, par violer les bonnes sœurs, par décapiter les statues de saints ; bref, par éradiquer les incarnations de la transcendance. Puis une fois Dieu éliminé, on poursuit le travail avec les pères laïcs. Les pères classiques. Et leurs statues. C’est l’idée même de hiérarchie qui doit disparaître de l’univers mental des Occidentaux. Toute trace de la grandeur des hommes du passé — et donc, par symétrie, de la petitesse des hommes du présent — doit être effacée. Tout reliquat de vie adulte doit être supprimé.

Logique descendante. Logique implacable. Logique des droits de l’homme. Le premier triomphe des droits de l’homme est la décapitation du roi. Et c’est toujours, depuis, au nom des droits de l’homme qu’on massacre les pères. Qu’on déboulonne leurs statues.

Droits de l’homme signifie caprices du bébé. Pendant longtemps on pouvait en douter, on pouvait contester, on pouvait discuter cette interprétation. Mais désormais tout le démontre : les droits de l’homme, c’est la haine des grands hommes.
Les droits de l’homme, c’est la haine de l’homme grand.
Les droits de l’homme, c’est la haine de l’homme.

PS : Il y a deux jours l’ONU, c’est-à-dire le Vatican des droits de l’homme, apportait son soutien à ces bébés capricieux qu’on nomme antifascistes : «Les experts des droits de l’homme des Nations Unies expriment leur profonde préoccupation face à une récente déclaration du procureur général américain décrivant Antifa et d’autres activistes antifascistes comme des terroristes nationaux, affirmant que cela porte atteinte aux droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique dans le pays.» Est-il besoin de commenter, quand les faits viennent si harmonieusement confirmer l’analyse ?

Impunité

Impunité pour la diversité. Voilà le vrai slogan des manifestations #blacklivesmatter. Voilà ce qu’il faut lire, entre les lignes de leurs pancartes pleurnicheuses. Voilà leur objectif, sous le flot de pathos qu’ils font dégouliner devant les caméras avec un indéniable talent (il faut dire qu’ils sont bien cornaqués par les antifas, anarchistes et autres fascistes de l’extrême-gauche qui, depuis leurs débuts en URSS il y a plus d’un siècle, ont eu le temps d’affûter leurs compétences en agit-prop).

Impunité pour la diversité. Ces professionnels de la chialante médiatique ne veulent pas éviter les bavures : ils veulent empêcher que s’exerce l’autorité de l’État.
Car les bavures, si elles existent évidemment, sont si peu nombreuses en France qu’elles relèvent du minimum incompressible. Quand on connaît les situations extrêmement délicates auxquelles les policiers sont confrontés chaque jour, on ne peut qu’être admiratif (ou déçu, si l’on a mauvais esprit) qu’il y ait si peu de bavures. Quand on sait la litanie des provocations, harcèlements, insultes, crachats, agressions, menaces de mort sur la famille, guet-apens, lancers de frigos du 7ème étage, glaviots dans la bouche en pleine pandémie de Covid-19 et autres prodigieux outrages que subissent les policiers quotidiennement,on ne peut qu’être admiratif (ou déçu, donc) de leur sang-froid, de leur bravoure et de leur persévérance. Un sang-froid, une bravoure et une persévérance qui relèvent de l’héroïsme. Dénotent des qualités exceptionnelles. Plongés dans un tel calvaire, la plupart des hommes deviendraient fous. Fous de douleur et de rage. Nos policiers résistent. Nos policiers sont des héros. Nos policiers sont nos derniers héros. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont tellement haïs par l’avant-garde du nouveau monde, des racailles aux bobos. Les bobos, anti-héros par excellence (si l’on peut dire) qui n’aiment pas trop qu’on leur présente des miroirs inversés de leur pleutrerie.

Impunité pour la diversité. Depuis quelques jours, de peur d’être filmés puis traînés devant le tribunal médiatique, les policiers renoncent à interpeller des délinquants issus de la diversité (oui, ça existe, même s’il faut bien admettre qu’ils sont infiniment moins nombreux que les Guillaume, Jean-Louis et autres Paul-Antoine). Il y a quelques années, aux États-Unis, un policier s’était laissé massacrer par peur de blesser son adversaire racisé… Tout bien considéré, le lynchage physique lui semblait un moindre mal que le lynchage médiatique…

Impunité pour la diversité. Depuis déjà de longues années, d’étranges magistrats prononcent des peines étrangement légères à l’encontre de certains violeurs, tabasseurs et assassins. Des peines étrangement légères qui, de surcroît, ne sont jamais purgées intégralement. Par ailleurs, les policiers goûtent au plaisir quotidien de retrouver dans la rue des délinquants interpellés la veille ou quelques heures plus tôt, dans des conditions souvent périlleuses.

Mais cette impunité de fait ne suffit plus aux délinquants. Sitôt interpellés, ils étaient relâchés ? Ils exigent désormais de ne même plus être interpellés. Après le laxisme de la justice, celui de la police. Les délinquants sont logiques, en vérité : si la police interpelle, c’est pour que la justice punisse. Si la justice ne punit pas, la police n’a plus de raison d’interpeller.

Qu’elle n’interpelle plus, donc : cela lui permettra de concentrer ses effectifs sur les quelques crimes qui donnent encore lieu à une réponse pénale. Les crimes prioritaires. Les crimes vraiment graves. Les excès de vitesse et le téléphone au volant.

Cela, surtout, officialisera la citoyenneté à deux vitesses qui régit officieusement la France depuis plusieurs décennies. Une citoyenneté à deux vitesses qui se traduit par le déploiement de blindés contre les Gilets jaunes, pendant qu’en banlieue des tirs à balles réelles contre les policiers ne donnent lieu à aucune interpellation. Une citoyenneté à deux vitesses qui se manifeste par des tirs de LBD en plein cassis, des tabassages, des éborgnements et des fracassages de mâchoires des gens qui ne sont rien, tandis que les chances pour la France bénéficient, comme leur nom l’indique, des consignes de modération du Préfet… sans parler des magistrats… Mais ne paniquons pas : les plus de 200 viols par jour, les tabassages gratuits, les lynchages à mort pour un refus de cigarette et les suicides de policiers n’ont rien à voir avec ce laxisme et cette impunité. Puisqu’ils n’ont rien à voir avec la diversité.

Impunité pour la diversité : voilà la seule vraie discrimination ayant cours en France. Impunité pour la diversité, et répression impitoyable des sans-dents. Des sans-dents qui, parce qu’ils seraient des descendants d’esclavagistes, sont sommés de se prosterner devant la diversité ; une diversité descendant elle-même d’esclavagistes qui, pendant plus de mille ans, menèrent des raids en Sicile, en Sardaigne, en Corse, en Italie et dans le Sud de la France pour en ramener des Blancs qui finissaient forçats, eunuques et, pour les femmes, juments de harem… Nous sommes tous des descendants d’esclavagistes. Mais personne ne demande aux musulmans de France de s’agenouiller pour expier l’esclavagisme que leurs ancêtres exercèrent sur des millions de Blancs — et de Noirs. Personne, d’ailleurs, ne veut rien savoir de cet esclavagisme-là. La citoyenneté à deux vitesses est avant tout une mémoire à deux vitesses. Une amnésie de certains faits, conjuguée à une hypermnésie d’autres faits.

« Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé » écrivait Orwell. À l’aune de la façon dont est aujourd’hui racontée l’Histoire, rabâchant jusqu’à l’absurde les erreurs de la civilisation occidentale et occultant les méfaits, bien plus graves et durables, de la civilisation orientale, il est aisé de savoir qui, à présent, contrôle le passé. Donc le futur. Le beau futur, le radieux futur, le réjouissant futur de l’utopie multiculturelle.

 

[R]Dépression policière

La répression policière fait rage en France. Les policiers sont des monstres assoiffés de sang. Des tortionnaires hargneux, redoutables, impitoyables, qui font vivre à d’innocentes racailles un indicible calvaire.

Ah, ils ont le beau rôle, les policiers, ça ne fait aucun doute. De vrais cow-boys dominateurs et arrogants. La preuve ? Ils se suicident trois fois plus que les autres Français. Les policiers, hein. Pas les racailles…

Humaniste et brillante civilisation, où ceux qui se suicident sont vus comme des bourreaux, et ceux qui les poussent au suicide comme des victimes.

Eh bien, rampez, maintenant

C’était depuis quarante ans au sens figuré, c’est désormais au sens propre : l’humanité occidentale vit à genoux.

Il est d’ailleurs étonnant que certains Noirs apprécient que les Blancs, pour être leurs égaux, estiment devoir se mettre à genoux…

Les flatteries sont rarement l’expression de la sincérité ; elles servent plus souvent l’intérêt du flatteur que l’honneur du flatté. Elles sont un jeu de dupes dont chaque partie sort rabaissée.

« Il est des reproches qui louent, et des louanges qui médisent » disait La Rochefoucauld à une époque où le goût naturel de l’homme pour la servitude était combattu par des notions telles que l’« honneur » et la « dignité » — des notions évidemment objets de risée pour une « humanité » qui n’aime rien tant que se vautrer dans la soumission la plus absurde et la plus vile, et s’en glorifier.