Totalitarisme

Quelques décennies après l’effondrement du communisme, nous voilà entrés dans un nouveau monde orwellien.
Un monde où le complotisme consiste à croire les Prix Nobel et les plus grands savants du monde ; et la clairvoyance, à croire les fact-checkers du Monde.

Photo des Lumières

Source : Le Figaro (https://www.lefigaro.fr/actualite-france/notre-dame-un-an-apres-l-incendie-les-theses-complotistes-persistent-20200415)

7 % de gens qui pensent en France… 93 % de crétins absolus (ou encore pire, de lâches). Pas mal, le bilan des Lumières.

Les Français ont abdiqué toute pensée, au profit d’une soumission effrénée aux injonctions médiatiques. La peur de passer pour complotiste a eu raison de leur raison. Ils récitent ainsi fièrement leur leçon de thermodynamique médiatique : un mégot de cigarette peut évaporer un tronc de chêne. Bons élèves bien dociles. Bravo. 10/10.

Le symptôme essentiel des régimes totalitaires, c’est que le peuple n’articule pas des raisonnements, mais répète des mots d’ordre.

Mort aux adultes

 
 
Mais ils ne continueront pas toujours, car leur folie devient évidente à tous.
Saint Paul, Deuxième Épître à Timothée
 

Benjamin Mouton. Qui se souvient encore de Benjamin Mouton ?

Benjamin Mouton, diplômé de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, diplômé de l’École des Beaux-Arts, distingué de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, distingué de l’Ordre National du Mérite, distingué de l’Ordre des Arts et des Lettres, Inspecteur Général des Monuments Historiques, expert du Ministère de la Culture, expert UNESCO pour le patrimoine mondial, et ex-architecte en chef de Notre-Dame de Paris.

Benjamin Mouton qui, à l’occasion de l’incendie de cette dernière, il y a exactement un an, fut brièvement invité, puis définitivement évincé des plateaux de télévision. Sans doute son CV fut-il considéré comme un peu léger, comparé aux autres intervenants. Sans doute jugea-t-on sa légitimité contestable… ses connaissances insuffisantes, concernant un édifice dont il avait été le plus haut responsable pendant… treize ans. Une paille, donc. Trois fois rien. Un petit joueur, ce Mouton. Un amateur. Un farfelu, un fantaisiste, un loufoque, dépourvu de surcroît du sens scientifique le plus élémentaire. Jugez vous-même : il osa suggérer, ce sec crétin, que la probabilité qu’un mégot de cigarette enflamme un tronc de chêne était plutôt modérée ! Non mais vous vous rendez compte du niveau du mec ? De l’obscurantisme du zig ? Et ça se prétend scientifique, ça ? Rigoureux ? Rationnel ? Alors que tant la pratique que la logique que les équations thermodynamiques le prouvent : un tronc de chêne s’évapore au contact d’un mégot. D’ailleurs, tous les pompiers le savent. Dommage qu’aucun média n’ait pensé à les inviter pour en témoigner.

Didier Raoult. Qui se souviendra de Didier Raoult, dans un an ?

Didier Raoult, infectiologue de réputation mondiale, titulaire de 25 prix nationaux et internationaux (États-Unis, Canada, Belgique, Royaume-Uni, Israël, Iran), Commandeur de l’Ordre du Mérite, Officier de la Légion d’honneur, directeur d’institut hospitalo-universitaire, directeur d’une centaine de thèses de médecine et doctorats, auteur de plusieurs milliers d’articles scientifiques, et chercheur français parmi les plus cités au monde.

Didier Raoult qui, à l’occasion de la pandémie de coronavirus de 2020, fut brièvement invité, puis définitivement évincé du Conseil scientifique Covid-19 institué par le ministère de la Santé. Sans doute son CV fut-il considéré comme un peu léger, comparé aux autres participants. Sans doute jugea-t-on sa légitimité contestable… ses connaissances insuffisantes, concernant un domaine dont il était l’un des plus éminents spécialistes mondiaux depuis plus de…. trente ans… Une paille, donc. Trois fois rien. Un petit joueur, ce Raoult. Un amateur. Un farfelu, un fantaisiste, un loufoque, dépourvu de surcroît du sens scientifique le plus élémentaire. Jugez vous-même : il osa suggérer, ce sec crétin, que la probabilité qu’on découvre de nouveaux effets secondaires à une substance prescrite depuis plus de 70 ans et semblant efficace contre le coronavirus— l’hydroxychloroquine — était plutôt modérée ! Non mais vous vous rendez compte du niveau du mec ? De l’obscurantisme du zig ? Et ça se prétend scientifique, ça ? Rigoureux ? Rationnel ? Alors que tant la pratique que la logique que la science statistique le prouvent : une substance prescrite depuis 1947 à une variété infinie de patients (du voyageur ordinaire se rendant dans un pays où sévit le paludisme, au patient atteint de lupus) présente une probabilité colossale de révéler des effets secondaires encore inconnus. Oh, oui, une probabilité très, très, extrêmement élevée ! Ouh là, considérable ! C’est l’évidence même ! Il vaut mieux donc attendre. Ne rien faire. Ne rien tenter. Laisser les gens crever, en attendant de trouver un autre traitement. Un autre ? Mais pourquoi un autre ? Et pourquoi pas celui-là, faute de mieux, en attendant ? Hein ? Pourquoi pas au moins essayer ? Parce que… hum… euh… voyez vous… nous ne disposons pas encore d’assez de recul sur les effets secondaires de l’hydroxychloroquine.

Ah bon, 70 ans, ce n’est pas assez ?! Mais c’est quoi, alors, assez ? Et vos nouveaux traitements, alors, on va les attendre combien de temps, à ce compte là ? Hein ? Avant d’avoir assez de recul sur leurs effets secondaires ? Jusqu’en 2090 (2020 + 70) ? Ou allez-vous nous expliquer qu’en l’espèce, quelques semaines de tests sur des échantillons sont plus riches d’enseignements que 70 ans de prescriptions sur des milliards d’individus ? Ça va être ça, votre raisonnement de spécialistes ? Votre démarche rigoureuse et scientifique ? Elle est bien gardée, la science, dans ces conditions…

Que des aberrations aussi évidentes, soutenues par des arguties aussi évidemment bancales, puissent perdurer pendant plusieurs semaines et, pendant plusieurs semaines, commander l’action d’un gouvernement, en dit long sur le chaos mental dudit gouvernement. Sur sa perte des repères les plus élémentaires.

Qu’une casuistique aussi grotesque et criminelle n’ait pas d’emblée été balayée d’un revers de main en faisant valoir que le rôle essentiel d’un État est de protéger et donc, en cas d’épidémie, d’accueillir favorablement une proposition de traitement émanant d’une sommité mondiale de l’infectiologie et présentant moins de probabilités de nuire que de servir, qu’un tel réflexe simple et sain de protection du peuple n’ait pas prévalu sur les lâches prudences des prétendus experts en dit long sur l’effondrement de la notion d’État chez ceux qui nous gouvernent. Et qui, précisément, sont censés incarner l’État — à commencer par le clown caractériel qui nous sert de chef d’État… Mais il est vrai que le transfert de nos souverainetés à l’Union européenne n’est pas vraiment de nature à affermir la conscience de l’État… à aiguiser la faculté de décider… En conséquence de quoi on voit nos « dirigeants » se traîner mollement devant les caméras pour ânonner, vagues et flasques, quelques banalités, avant de retomber dans leur apathie routinière. Le problème étant que l’Union européenne n’est pas moins apathique… qu’on ne la voit sortir de son hébétude que pour coller des amendes vengeresses aux pays qui ne respectent pas ses règles budgétaires — lesquelles ne sont pas sans lien avec le saccage de notre système hospitalier… Comme en Espagne, d’ailleurs, ainsi qu’en Italie et, à vrai dire, dans tous les pays de l’Union européenne. À part l’Allemagne, évidemment et comme toujours : l’Allemagne, pour qui l’euro et toute l’Union ont été faites, qui a donc conservé intacte son industrie — en vérité elle a bondi de 30% — , dispose par conséquent de finances abondantes et peut ainsi se doter de tests, de respirateurs et de lits d’hôpital — quatre fois plus qu’en France… L’Europe est la zone la plus touchée au monde par le coronavirus. C’est un symbole très lourd. Et ce n’est pas fortuit. Ce n’est pas sans raison. C’est le bilan concret de cinquante ans de destruction européenne. Le bilan de ces traités européens qui n’ont pas été signés pour faire joli… qui, très efficacement, ont façonné cette Europe qui gagne… L’Europe de l’euro (« Avec l’euro, on rira beaucoup plus », dixit Kouchner le visionnaire). De l’eurostérité. Du libre-échange sans barrières douanières, de la concurrence libre et non-faussée, de la même monnaie pour tous, et de la désindustrialisation qui résulte immanquablement de ces jolis principes. Une désindustrialisation proprement suicidaire, qui nous rend aujourd’hui incapables de produire jusqu’à de foutus masques… dépendants de la Chine jusqu’à l’absurde… dépendants à mort

La « construction européenne » est un oxymore : l’Union européenne a détruit l’Europe. Elle a transformé des pays qui, pendant des siècles, incarnèrent le sommet de la civilisation, en pays du tiers-monde. Mais que dis-je ? Retirez tout de suite ce raisonnement — cette fake news, même — de votre sale tête complotiste, et répétez sagement cette vérité plus que jamais éclatante : le Saint-Empire bruxellois germanique œuvre à la prospérité et au bonheur des peuples. Et puis surtout, le Saint-Empire bruxellois germanique nous protège.

Comme nous protègent ces bons médecins qui, pétris de compassion et de sens du devoir, conseillent notre brillant Président et son excellent ministre de la Santé, le performant Véran (avec sa gueule de collégien). Admirables médecins, qui en moins de cinq jours ont obtenu le départ du professeur Raoult de leur somptueux Conseil scientifique Covid-19. Une forte tête, pourtant, ce Raoult. Un coriace. Pas du genre à s’incliner sans avoir tout donné. Alors on imagine les trésors de fourberie qui ont dû être déployés pour obtenir sa démission… Mais il est vrai que les membres du Conseil scientifique Covid-19 n’avaient rien de plus urgent à faire. Période creuse. Alors ils se sont démenés, ont intrigué, n’ont reculé devant aucune mesquinerie charognarde pour obtenir la tête de Raoult. Et ils l’ont eue. C’est un succès. Leur seul succès, jusqu’à présent.

Qui sont donc ces « médecins » complètement nuls pour endiguer la propagation d’un virus, mais extrêmement efficaces pour endiguer la propagation de son remède ? Son remède putatif, en tout cas. Remède putatif qui donne quand même en Chine des résultats très prometteurs, et qu’une enquête menée dans 30 pays auprès de 6 200 médecins désigne comme « le traitement le plus efficace » contre le coronavirus. 6 200 médecins, ça commence à faire du monde… Mais il est vrai que ces 6 200 médecins n’appartiennent pas au glorieux Conseil scientifique Covid-19 ; qu’ils ne font, ces 6 200 médiocres, que constater l’efficacité de l’hydroxychloroquine, quand les 11 génies du Conseil scientifique Covid-19, eux, s’interrogent. Et s’interroger, vous comprenez, c’est bien plus fort que constater… bien plus efficace… surtout en temps de crise… en temps d’urgence… quand la mort est là, et qu’elle avance… Après tout, c’est fort à propos qu’au XVème siècle, les théologiens byzantins s’interrogeaient sur le sexe des anges pendant que les Turcs se massaient aux portes de Constantinople. Les membres du Conseil scientifique Covid-19 sont nos théologiens 2.0. Empêtrés dans leurs dogmes, s’embourbant dans des finasseries oiseuses et des microcontroverses minables et interminables pendant que des gens meurent. Quatre semaines que ça dure… Quatre semaines de bavardages… et aucune décision… aucune tentative de traitement… Quatre semaines

Quand une voiture vous fonce dessus, vous ne vous interrogez pas sur les risques qu’il y a à se jeter sur le bas-côté. Eux, si. Ils pèsent le pour et le contre. Ils débattent. Ils délibèrent. Ils s’auto-entortillent. Et puis ils vous expliquent triomphalement qu’en vérité, c’est plus compliqué qu’ça. Qu’ils ont modélisé le cas d’étude, que les résultats sont tombés, et que les conclusions sont formelles : il existe des occurrences où se jeter sur le bas-côté n’est pas la décision optimale. En effet, la probabilité de mal retomber et donc de se faire mal est loin d’être négligeable. Il existe même une probabilité pas tout à fait nulle — notamment pour les manchots — de se fracasser le crâne sur le sol en retombant, provoquant ainsi un traumatisme crânien pouvant causer la mort. Ainsi, en croyant éviter une mort par collision avec une voiture — mort dont la probabilité n’est pas rigoureusement égale à 100 % —, on peut se retrouver encore plus mort par collision avec le sol. Comme quoi il faut se méfier des idées reçues. Des raisonnements simplistes. Qui d’ailleurs riment avec populiste.

Oui mais alors que faut-il faire, quand une voiture nous fonce dessus ? Eh bien

… restons entre esthètes : la suite est réservée à ceux qui savent vraiment apprécier ma plume. Explications :

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Les imposteurs

Il paraît que populisme rime avec amateurisme.

Cela est affirmé. Cela reste à prouver. En attendant, la Russie du sanguinaire Poutine compte 170 morts du coronavirus (pour 145 millions d’habitants). La Hongrie du génocidaire Orban, 122 (pour 10 millions d’habitants). Et la France de l’humaniste Macron, 15 000 (pour 67 millions d’habitants). Soit 100 fois plus que Poutine. Pour 2 fois moins d’habitants.

Même l’Amérique de Trump, qui détient certes le record du nombre absolu de morts (24 000 pour 328 millions d’habitants), a un taux de mortalité 70% inférieur au nôtre (60 morts par million d’habitants, contre 200 en France)… Précisons d’ailleurs, c’est important, que les USA ont un fonctionnement fédéral, où chaque État décide pour lui-même ; et que près de la moitié des morts se situe dans l’État de New-York, qui n’est pas exactement un bastion populiste…

Oui, décidément, les populistes sont vraiment incompétents. Médiocres. Nuls. En attendant, le jour où le gouvernement progressiste français annonce que nous repartons pour un mois de confinement, le gouvernement populiste autrichien annonce la fin du confinement.

Il va peut-être falloir trouver une autre rime…

Macron avait raison

La guerre révèle. La guerre révèle les pleutres et les héros, les résistants et les collabos. Ceux qui combattent et ceux qui détalent. Ceux qui se sacrifient et ceux qui se dérobent.
À la faveur de la guerre du coronavirus (dixit Emmanuel Macron-Jupiter-Clemenceau), de l’héroïque exode des bobos (apportant le virus aux lépreux populistes) et de la non moins héroïque persévérance de notre gouvernement dans l’inaction (un gouvernement fermement décidé à ne rien faire, à ne rien tenter contre ce virus, pas même un remède proposé par une pointure mondiale de l’infectiologie), il apparaît nettement qu’Emmanuel Macron avait raison. Seulement, il avait oublié de terminer sa phrase. Les derniers événements nous permettent de combler cette lacune. De préciser la pensée du chef. Et, répétons-le, de lui donner raison. Car il est désormais clair que la France se divise en deux types de profils : ceux qui ne sont rien, et ceux qui ne font rien.

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La leçon du progressisme

La grande leçon du progressisme, c’est qu’un monde sans Dieu est un monde sans beauté. Sans inspiration. Sans compassion. Sans réconfort.

Un monde sans Dieu est un monde désertique.

Un monde sans Dieu est un monde inhumain.

 

Post-scriptum :

« Quantité de faux prophètes se lèveront, et ils égareront bien des gens. » (Discours sur la fin des temps, Matthieu 24-11)

Quand je parle de Dieu, je parle de Dieu. Et donc pas de ses innombrables contrefaçons, œuvres du prince des contrefaçons dont notre époque est si friande.

Quand je parle de Dieu, je parle de Dieu : celui qui en Algérie a suscité Saint Augustin, pas celui qui suscite la brillantissime Algérie depuis qu’elle n’est plus terre chrétienne.

Quand je parle de Dieu, je parle de Dieu : celui qui en France nous a donné Saint Thomas d’Aquin, pas celui qui nous donne Yassine Bellatar.

Quand je parle de Dieu, je parle de Dieu, le Seul, l’Unique, celui sans qui les bâtisseurs de cathédrales n’auraient pas existé, sans qui Mozart n’aurait pas existé (puisqu’il n’y aurait pas eu de messes à composer, ni de vêpres solennelles ni de Requiem), sans qui nous ne pourrions pas écouter le Stabat Mater de Pergolèse ni les Ave Maria de Schubert ni de Bach, celui sans qui ni Raphaël ni Michel-Ange ni Titien ni Tintoret ni Le Corrège ni Rubens n’auraient existé (puisqu’il n’y aurait eu ni Annonciation ni Vierge à l’Enfant ni Ecce Homo ni Crucifixion ni Pietà ni Transfiguration ni Pèlerins d’Emmaüs ni Assomption ni Présentation de la Vierge au Temple ni Dernière Cène ni Couronnement d’épines ni Christ de pitié ni Montée au calvaire ni Christ en croix ni Résurrection à peindre, et que ces thèmes représentent 99% de la peinture européenne, qui elle-même représente 99% de la peinture mondiale), celui sans qui Rome ne serait pas, pas davantage que Venise ni Florence ni Prague ni Vienne. Ni rien. Je parle de Dieu sans qui ce monde serait désertique. Aride. Inhumain. Qu’on essaie, en effet, sans être immédiatement saisi d’une envie de se pendre, de se représenter un monde privé de toutes ces œuvres… privé de l’Esprit… Un monde où l’« esprit » progressiste aurait toujours prévalu…