Commencez par adopter une position critique envers toute idée politiquement correcte. Forcez-la à se justifier. La plupart du temps, elle n’y arrive pas.
Noam Chomsky
Quand à proximité d’une centrale nucléaire, le taux de cancer est anormalement élevé, tout le monde suppose un lien avec ladite centrale nucléaire. Peu importe que cette hypothèse se révèle ensuite vraie ou fausse : rien n’est plus sensé, rien n’est plus logique, rien n’est plus sain que de l’envisager. Et rien ne serait plus crétin et irrationnel que de l’exclure d’office.
Mais quand à proximité d’un laboratoire où sont manipulés des virus, un virus apparaît, il devient crétin et irrationnel et, honte suprême, complotiste de supposer un lien avec ledit laboratoire. Pourquoi ? Expliquez nous pourquoi c’est si absurde de supposer qu’un virus provient d’un bazar de virus, vous qui êtes si rationnel ! Si cartésien ! Vous qui semblez disposer de tant de connaissances et d’arguments !? Hein ? Pourquoi une conjecture qui s’impose naturellement en certains cas devient-elle aberrante en d’autres cas ?
… restons entre esthètes : la suite est réservée à ceux qui savent vraiment apprécier ma plume. Explications :
« La seule manière de gagner de l’argent est de travailler de manière désintéressée. » Je révère Baudelaire, mais je dois me résoudre à cette désillusion : Baudelaire avait tort. Pour écrire, j’ai ruiné ma carrière. J’ai tiré un trait sur les gros salaires que me promettait mon gros diplôme de grosse école d’ingénieurs. Et je vais au devant de procès, d’intimidations, de saccages de ma vie sociale et de tourments en tous genres… J’en suis donc arrivé à me dire, peut-être orgueilleusement, que l’ivresse de mes textes valait bien celle d’un demi-demi de bière. Par mois… Et je me suis même dit, peut-être ingénument, que ceux qui m’appréciaient seraient heureux de pouvoir me témoigner leur gratitude par ce petit geste. Un petit geste pas si petit, à l’aune de l’effet qu’il aurait sur ma confiance et sur mon engagement… Un petit geste qui pourrait susciter de grandes choses… car si écrire est une activité solitaire, on est bien moins fécond lorsqu’on écrit dans le désert… Merci d’avance, donc, à ceux qui estimeront que mon temps, mes efforts, mes sacrifices, et surtout le plaisir qu’ils prennent à me lire valent bien ce petit geste de reconnaissance. Et d’encouragement. Car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais en ce siècle barbare, les belles plumes sont une espèce de plus en plus rare… une espèce menacée…
Ce texte fait partie de l’ouvrage :

