Le féminisme, en prétendant lutter contre la division des sexes, a obtenu leur séparation.
Au nom de l’harmonie entre les sexes, le féminisme a instauré entre hommes et femmes un climat de ressentiment et de défiance, qui culmine aujourd’hui dans une véritable haine.
Au nom de l’abolition de la différence des sexes, le féminisme a creusé un fossé entre les sexes.
Au nom de la parfaite égalité entre hommes et femmes, il a attisé leurs antagonismes.
Au nom de la paix, il a obtenu la guerre.
Mais c’est le propre des utopies égalitaristes, que d’aggraver ce qu’elles prétendent résorber ; c’est le propre des fantasmes infantiles d’indifférenciation, que d’engendrer la haine et le chaos.
En niant la complexité des rapports entre hommes et femmes, le féminisme en a détruit les subtils équilibres, et ouvert une voie royale à la vulgarité, à la fureur et à la bêtise. Il n’est pas sûr que la condition des femmes y ait gagné. Ni celle des hommes. Ni, en définitive, celle de l’humanité.